En 2019, à une époque où l’industrie aéronautique se portait bien, Air Canada a annoncé son souhait d’acquérir Air Transat.
Une opération d’une valeur de 720 millions de dollars, acceptée par les actionnaires d’Air Transat. Toutefois, cette opération, doit passer par plusieurs autres étapes avant de se finaliser:
Le Bureau de la Concurrence vient donc de remettre son avis quant à cette transaction: celui-ci est « préoccupé« … et ce n’est pas vraiment étonnant!
L’élimination de la rivalité entre ces entreprises de transport aérien entraînerait une augmentation des prix, une diminution des services et une réduction importante des voyages effectués par les Canadiens sur certains trajets où leurs réseaux actuels se chevauchent. Bureau de la concurrence
L’élimination de la rivalité entre ces entreprises de transport aérien entraînerait une augmentation des prix, une diminution des services et une réduction importante des voyages effectués par les Canadiens sur certains trajets où leurs réseaux actuels se chevauchent.
Bureau de la concurrence
Ce qui inquiète le Bureau de la concurrence, ce sont les effets de la transactions sur 83 trajets:
La transaction représente également une fusion des deux seuls transporteurs offrant un service sans escale sur 22 de ces trajets.
Il ne s’agit ici que d’un « avis » du Bureau de la concurrence, qui s’ajoutera aux éléments du dossier permettant au Conseil des ministres de rendre sa décision.
Il est certain que la disparition d’un concurrent comme Air Transat, notamment pour les destinations « loisirs » engendrera nécessairement une hausse tarifaire.
Cependant, avec la nouvelle réalité engendrée de la pandémie COVID-19, les compagnies aériennes les plus « faibles » financièrement, auront tout un enjeu pour se relancer. Et c’est le cas d’Air Transat.
D’ailleurs, Air Canada a réagi à cette annonce du Bureau de la concurrence:
Étant donné l’impact sans précédent de la crise provoquée par la COVID-19 sur l’industrie du transport aérien et l’état d’urgence à l’échelle mondiale, nous allons examiner les conclusions du Bureau de la concurrence en temps et lieu. Air Canada
Étant donné l’impact sans précédent de la crise provoquée par la COVID-19 sur l’industrie du transport aérien et l’état d’urgence à l’échelle mondiale, nous allons examiner les conclusions du Bureau de la concurrence en temps et lieu.
Air Canada
Autant dire: il y a plus important à traiter en ce moment.
Quant à Jean-Marc Eustache, le président et chef de la direction de Transat:
Il faut prendre le rapport du Bureau avec un peu de distance et ne pas en tirer de conclusions quant à la décision finale. Le rôle du commissaire de la concurrence se limite à étudier les impacts sur la concurrence dans le marché, autrement dit à pointer les difficultés, sans nécessairement envisager les solutions ou les mesures correctives qui pourraient être mises en place, ni prendre plus largement en compte l’intérêt public. L’évaluation de Transports Canada apportera un éclairage plus complet sur les tenants et aboutissants de la transaction et sur l’ensemble des retombées sur la population et l’économie canadiennes. Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat
Il faut prendre le rapport du Bureau avec un peu de distance et ne pas en tirer de conclusions quant à la décision finale. Le rôle du commissaire de la concurrence se limite à étudier les impacts sur la concurrence dans le marché, autrement dit à pointer les difficultés, sans nécessairement envisager les solutions ou les mesures correctives qui pourraient être mises en place, ni prendre plus largement en compte l’intérêt public. L’évaluation de Transports Canada apportera un éclairage plus complet sur les tenants et aboutissants de la transaction et sur l’ensemble des retombées sur la population et l’économie canadiennes.
Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat
Selon nous, il y a fort à parier que Transports Canada aura un regard beaucoup plus compréhensif compte tenu des conséquences du COVID-19 sur l’industrie. Plutôt que de laisser 2 compagnies « mal en point » au sortir de la crise, mieux vaudra en n’avoir qu’une se portant mieux.
Encore faut-il qu’Air Canada aille au bout de la transaction: en effet, celle-ci était de 720 millions de dollars, soit 18 $ par action de Transat. Alors qu’au 27 mars, cette dernière a clôturé à 9.49 $…!
Le Bureau de la concurrence a donc rendu son avis sur l’acquisition d’Air Transat par Air Canada, en pleine période de crise du fait du COVID-19.
Il sera intéressant de voir l’avis de Transports Canada et les conclusions du Conseil des ministres. Mais il y a fort à parier que le COVID-19 s’ajoutera comme un nouvel élément bouleversant les cartes, et il n’est pas dit que cette transaction aille à son terme. En tous cas, peut-être pas dans ses conditions initiales.
Les économies, c’est par ici :