Je suis intéressée par l’accumulation de points de cartes de crédit et de programmes de récompenses. Le but étant essentiellement de me permettre des voyages que je ne pourrais faire autrement.
Vous savez, la classe affaires dans un vol long-courrier dont la dépense frôle le 5000 $, je n’aurais pas pu. Ou de pouvoir choyer les miens. Allez hop, trois billets d’avion pour les Îles de la Madeleine. Ça fait plaisir à tout le monde et la dépense est mince. Je suis un type hybride: à la fois minimaliste et consommatrice futée. Enfin, je le pense.
Je vous avise d’emblée: sur le web, il n’y a pas consensus sur l’utilisation des différents concepts reliés au monde des dépenses mais je vous présente ce que j’en retiens.
Certaines personnes s’adonnent au même hobby que le mien mais leur objectif diffère : elles visent les remises en argent sur les dépenses quotidiennes encourues avec leurs cartes de crédit. Vous devriez voir leurs tableaux Excel qui font état de l’optimisation de leurs gains.
De ce groupe, certains se démarquent en clamant que si leurs dépenses deviennent moindres que ce qui est gagné, ils pourront utiliser la différence pour rembourser leurs dettes, économiser ou investir. Pas fou. Ils en viennent même à viser dans leur mire, la retraite à quarante ans. Bon, disons cinquante pour d’autres. Le phénomène porte alors un nom: la frugalité.
La personne frugale vise le moins de dépenses possibles car elle désire avant tout l’autonomie financière.
Dans cette même ligne de pensée, plusieurs jeunes aspirent à le devenir ou le sont déjà : des nomades digitaux. Ils travaillent à partir de leur ordinateur dans un coin du monde qui leur plaît et vivent avec un petit budget: peu de gains, peu de dépenses. Comme dirait Wikipedia : “ Travailler moins et vivre mieux, quitte à gagner moins”.
Voilà un bon exemple de frugalité.
Il est l’expert pour l’optimisation de ses dépenses toutes catégories confondues. Il n’utilise que des cartes de crédit et sait laquelle prendre au bon endroit.
Il ramène ses soldes à 0 à chaque mois et ne rate pas une promotion pour multiplier les points aériens ou hôteliers qu’il amasse. Il fait usage de coupons, de cartes-cadeaux sur lesquelles il a engrangé plusieurs points.
Parmi eux des spécialistes des « 2 pour 1 », des bons Groupon et pour ceux qui ont des voitures, des pleins d’essence les mardis car une fois de plus, l’objectif: que les dépenses deviennent source de gains.
J’ai rencontré d’autres profils de personnes économes qui n’aspirent pas arrêter de travailler dans la quarantaine, ni de s’exiler sous les palmiers. Ils ont des familles avec des enfants qui fréquentent les service de garde ou l’école et apprécient leur place au soleil sur le marché de l’emploi, souvent à temps partiel.
Ils s’inscrivent dans le courant minimaliste, solidaire du mouvement RRR : recycler, réutiliser, réduire.
Ils peuvent se pointer en fin de journée dans les marchés publics afin de profiter des prix qui chutent, s’habiller dans les boutiques de seconde main et y acheter aussi des jouets pour les enfants. En autant qu’il ne manque pas de pièce au casse-tête, pourquoi pas ?
Mais les minimalistes connaissent surtout la valeur des choses. Ils en possèdent peu, mais visent la qualité et la durabilité.
Minimiser les dépenses, maîtriser le budget, éviter la surconsommation voilà leur leitmotiv.
Je me suis demandée à quel moment les frontières de la frugalité, du minimalisme et de la consommation futée étaient franchies au profit de la radinerie ?
Par exemple, est ce que je serais heurtée d’être invitée au restaurant et de voir mon partenaire sortir un coupon « deux pour un », réduisant ainsi sa dépense de moitié ? Honnêtement oui s’il m’a invitée, qu’on se connaît peu et qu’il ne m’en a pas glissé un mot avant, mais pas du tout si nous sommes tous les deux dans le coup.
La grande différence entre le radin et les autres, selon mes lectures et observations, c’est que le radin fait fi du lien avec autrui car son autre, c’est l’argent.
Lors d’une invitation, là où le consommateur fûté se réjouit d’utiliser un coupon ou une carte de crédit avec remises en argent qui a réduit l’achat sur la dépense d’une bonne bouteille de vin, le frugal et le minimaliste sont heureux d’avoir pris leur boire d’un vignoble local dans une bouteille recyclée.
Le radin quant à lui n’apporte rien à la fête ou se prive de cette dernière pour ne pas avoir à faire de dépenses. Sa qualité de vie est questionnable.
A qui selon vous, appartiennent ces comportements ?
En conclusion, mis à part la situation peu envieuse du pingre, nous avons surement pour la plupart un profil qui emprunte à chacune des catégories.
Pas besoin en effet d’être minimaliste pour emprunter un livre à la bibliothèque. Mais retenons qu’il y a matière à réfléchir au traitement de nos dépenses afin d’accéder à ce qu’on veut faire de notre vie. Soyons-en simplement conscients.
Les économies, c’est par ici :