L’une des responsabilités les plus épanouissantes est celle d’être parent. Planifier la réussite de votre enfant peut être un défi! Cependant, des outils existent. Par exemple, si vous voulez épargner pour les études postsecondaires de votre enfant, vous pouvez utiliser le régime d’épargne le plus avantageux au Canada : le Régime enregistré d’épargne-études (REEE). Dans ce guide, on vous explique le fonctionnement du REEE, les plafonds de cotisation, les subventions, et bien plus encore.
Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) est un compte d’épargne qui a pour objectif de financer les futures études postsecondaires de votre enfant : université, collège, école technique, école de formation professionnelle, etc.
Comme le REER, le CELI et le CELIAPP, le REEE est un compte d’épargne-études avec avantages fiscaux qui vous permet d’investir et de bénéficier d’une croissance à l’abri de l’impôt. En effet, vous n’avez pas à payer d’impôt sur le rendement (les gains en capital, les intérêts, ni les dividendes) tant que les sommes demeurent dans le REEE.
De plus, les cotisations aux REEE permettent d’obtenir des subventions gouvernementales du gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux. Des subventions supplémentaires sont aussi offertes aux familles à faible revenu.
Le REEE est un contrat entre un souscripteur et un promoteur pour verser des paiements d’aide aux études (PAE) à un bénéficiaire lorsqu’il effectuera des études postsecondaires :
Les cotisations appartiennent au souscripteur. Tandis que les subventions et les intérêts accumulés dans le REEE appartiennent au bénéficiaire (l’enfant). Cependant, le souscripteur peut décider de verser ses cotisations au bénéficiaire, s’il le désire.
Une fois que le bénéficiaire a été accepté par un établissement d’enseignement postsecondaire admissible et le fréquente, le promoteur lui verse des paiements d’aide aux études (PAE).
Il existe trois types de comptes REEE : REEE individuel, REEE familial et REEE collectif. Les plus courants sont le REEE individuel et le REEE familial, car ils ont moins de contraintes et ils ont (généralement) des frais inférieurs. Voici plus d’informations pour chacun d’entre eux…
Le REEE individuel vous permet d’épargner pour les études d’un seul bénéficiaire. Ce régime est idéal pour une famille avec un seul enfant ou pour une personne qui n’a pas de lien de parenté direct avec le bénéficiaire. Vous pouvez ouvrir un REEE individuel dans une institution financière, une banque à charte, une caisse populaire, une société de fiducie ou une compagnie d’assurance. Par exemple, avec la plateforme d’investissement en ligne Questrade.
Le REEE familial vous permet d’épargner pour les études de plusieurs bénéficiaires. Il est particulièrement avantageux si vous avez plus d’un enfant, car vous pouvez désigner des fonds pour plusieurs enfants et déplacer facilement les sommes d’un enfant à l’autre (par exemple, si un de vos enfants ne poursuit pas d’études postsecondaires).
Une des conditions est que le souscripteur du REEE ait un lien de sang ou soit le parent adoptif du bénéficiaire. Cela inclut vos enfants, les enfants de votre conjoint, vos petits-enfants ainsi que vos frères et sœurs.
Comme pour le REEE individuel, le REEE familial peut être ouvert dans une institution financière. Par exemple, avec la plateforme d’investissement en ligne Qtrade.
Tout comme le REEE individuel, le REEE collectif est destiné à un seul enfant, qui ne doit pas nécessairement avoir de lien de parenté avec vous. Vos cotisations sont mises en commun avec plusieurs souscripteurs et sont généralement investies dans des placements à faible risque et à rendement fixe.
Le montant que vous recevez dépend de l’argent qui se trouve dans le compte collectif et du nombre d’enfants dans le groupe qui commenceront des études postsecondaires. Notez que chaque REEE collectif a ses propres règles et règlements. Des exemples de régime collectifs sont : Kaleido (auparavant, Universitas) et Épargne CST.
Bien qu’il y ait plus de conditions et de restrictions avec un régime collectif, il peut être moins stressant pour plusieurs parents de déterminer une somme qu’ils veulent épargner dans le REEE et laisser les placements croître sur le pilote automatique.
Voici les principaux avantages d’ouvrir un REEE pour épargner pour les études postsecondaires de votre enfant.
Les études postsecondaires peuvent être coûteuses. Pour un étudiant canadien de premier cycle, le coût moyen des frais de scolarité et de subsistance est de 7 360 $ en 2024-2025. Pour un étudiant canadien de cycles supérieurs, ces frais sont plutôt de 7 662 $ en 2024-2025 (source).
En épargnant dans un REEE, vous donnez à votre enfant une bonne longueur d’avance sur ses camarades. Ils n’auront pas à penser à un prêt étudiant et pourront mettre à profit leur formation pour mener une carrière épanouissante. Ainsi, vous leur donnez un outil précieux pour leur parcours de création de richesse.
Lorsque vous épargnez pour les études de votre enfant dans un REEE, vous économisez des centaines voire des milliers de dollars grâce au rendement non imposable.
Bien que les retraits du REEE soient soumis à l’impôt, le revenu d’un étudiant est généralement si faible qu’il payera peu ou pas d’impôt. Par exemple, si l’étudiant a des revenus inférieurs au montant personnel de base (16 129 $ au Canada et 18 571 $ au Québec en 2025), il ne payera pas d’impôt sur ses PAE.
Cela vous donne la possibilité d’investir dans un large éventail de placements. Notamment, des fonds négociés en bourse (FNB), des fonds communs de placement, des actions, des obligations, des certificats de placement garanti (CPG) (CPG de Tangerine ou CPG de la Banque EQ), etc.
Les cotisations au REEE permettent de recevoir de généreuses subventions des deux paliers de gouvernements. Notamment, la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) qui permet d’obtenir jusqu’à 7 200 $ et l’Incitatif québécois à l’épargne-études (IQEE) qui permet d’obtenir jusqu’à 3 600 $. De plus, des subventions supplémentaires sont aussi offertes aux familles à faible revenu, comme le Bon d’études canadien (BEC) qui permet d’obtenir jusqu’à 2 000 $.
Les études postsecondaires sont sans aucun doute une excellente voie à suivre, mais elles ne conviennent pas à tout le monde. Le REEE offre une excellente flexibilité si vous avez un enfant qui ne poursuit pas d’études postsecondaires.
Dans ce cas, vous pouvez nommer un nouveau bénéficiaire (si vous avez plus d’un enfant). Vous pouvez garder le compte REEE ouvert, au cas où votre enfant déciderait de faire des études plus tard dans sa vie. En dernier recours, vous pourriez décider de fermer le REEE, en remettant les subventions aux gouvernements et en transférant vos cotisations dans votre REER.
Finalement, le REEE permet une grande flexibilité dans les choix de placements, comme on l’a vu précédemment.
Le REEE a un plafond cumulatif à vie de 50 000 $ par bénéficiaire, mais n’a pas de limite de cotisation annuelle. Toutefois, les subventions gouvernementales ont des limites annuelles et des plafonds à vie. Ainsi, pour bénéficier pleinement des subventions gouvernementales, vous devez cotiser une somme de 2 500 $ par année dans le REEE.
Astuce : Contrairement à la croyance populaire, la cotisation annuelle de 2 500 $ dans le REEE (pour bénéficier pleinement des subventions) ne fonctionne pas selon la date de naissance de l’enfant. En effet, la cotisation annuelle est calculée en fonction des années civiles (1er janvier au 31 décembre). Ainsi, même si votre enfant est né le 15 novembre 2024, vous pouvez quand même cotiser une somme de 2 500 $ pour l’année 2024, puis une autre somme de 2 500 $ pour 2025.
Si vous n’avez pas maximisé le REEE de votre enfant, vous pouvez effectuer un rattrapage de cotisations. Cependant, le rattrapage est limité à une année de rattrapage de cotisations par année civile.
Prenons un exemple. Votre enfant est né en 2024. Vous avez ouvert un compte REEE et cotisé uniquement 1 000 $ en 2024. Cette année, en 2025, vous pouvez cotiser dans le REEE une somme de 4 000 $, soit 2 500 $ pour l’année en cours (2025) et 1 500 $ en rattrapage (2024). Ainsi, la cotisation de 4 000 $ sera complètement admissible aux subventions gouvernementales.
Les cotisations excédentaires ont des conséquences fiscales pour le souscripteur. En effet, vous devrez payer un impôt de 1 % par mois jusqu’à ce que vous retiriez le montant supplémentaire du compte REEE. De plus, cet impôt doit être payé dans les 90 jours suivant la fin de l’année pendant laquelle vous avez versé des cotisations excédentaires.
Pour encourager les parents à épargner pour les études postsecondaires de leur enfant dans le REEE, le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux comme le Québec proposent de généreuses subventions. Ses subventions sont généralement calculées selon les cotisations au REEE, et dans certains cas, selon le revenu familial du ménage. Elles sont versées directement dans le compte REEE du bénéficiaire.
La Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) permet d’obtenir un maximum de 500 $ par année pour un REEE. Le maximum à vie de la SCEE est 7 200 $. De plus, les enfants issus de familles à revenu moyen ou faible peuvent obtenir jusqu’à 100 $ en subvention additionnelle.
Ainsi, la SCEE est calculée en deux étapes :
Pour être admissible à la SCEE, l’enfant doit être un résident canadien, avoir un numéro d’assurance sociale, être âgé de 17 ans ou moins et être le bénéficiaire d’un REEE.
Le Bon d’études canadien (BEC) permet aux familles à faible revenu d’obtenir jusqu’à 2 000 $ pour les études de leur enfant, sans aucune cotisation requise par le souscripteur. Il s’agit de 500 $ la première année ainsi que 100 $ supplémentaire par année jusqu’à l’âge de ses 15 ans, tant que le bénéficiaire est admissible.
De plus, le BEC est rétroactif. Les montants du BEC s’accumulent chaque année jusqu’à l’année des 15 ans du bénéficiaire. La demande du BEC peut être effectuée par le tuteur principal d’un enfant admissible jusqu’à ses 18 ans. Ensuite, l’enfant doit lui-même s’ouvrir un REEE et demander le BEC jusqu’à ses 21 ans.
L’admissibilité au BEC est vérifiée selon le revenu familial rajusté du tuteur principal de l’enfant :
Pour être admissible au BEC, l’enfant doit être un résident canadien, avoir un numéro d’assurance sociale, être le bénéficiaire d’un REEE, être né à partir du 1er janvier 2004 et être issu d’une famille à faible revenu.
L’Incitatif québécois à l’épargne-études (IQEE) permet d’obtenir un maximum de 250 $ par année (maximum à vie de 3 600 $). De plus, les enfants issus de familles à revenu moyen ou faible peuvent obtenir un montant supplémentaire qui peut atteindre 50 $ par année.
Ainsi, l’IQEE est calculé en deux étapes :
Pour être admissible à l’IQEE, l’enfant doit résider au Québec le 31 décembre de l’année d’imposition, être âgé de moins de 18 ans, avoir un numéro d’assurance sociale et être bénéficiaire d’un REEE.
Pour ouvrir un régime enregistré d’épargne-études, vous devez choisir un promoteur autorisé de REEE, comme une institution financière, une banque à charte, une caisse populaire, une société de fiducie ou une compagnie d’assurance.
Bien entendu, vous devez vous assurer que votre enfant dispose d’un numéro d’assurance sociale valide et de documents justificatifs comme un certificat de naissance.
Si vous décidez d’ouvrir un compte REEE en autogestion auprès d’un courtier en ligne (REEE individuel ou REEE familial) comme Questrade ou Qtrade Investissement Direct, vous pourrez investir les sommes déposées dans le REEE dans des placements admissibles comme les fonds négociés en bourse (FNB).
Ce n’est pas toutes les institutions financières qui offrent le REEE ou qui peuvent demander les subventions gouvernementales. La liste des promoteurs de REEE qui gèrent les subventions fédérales est disponible sur le site Internet du Gouvernement du Canada. On y retrouve notamment :
Cependant, assurez-vous que le promoteur de REEE participe aussi à la mesure fiscale de l’IQEE. La liste des fournisseurs de REEE qui gèrent l’IQEE est disponible sur le site Internet de Revenu Québec. L’exemple qui revient régulièrement est Wealthsimple, qui est un fournisseur autorisé au fédéral, mais pas au Québec.
Comme le REER, le CELI ou le CELIAPP, le REEE n’est pas un placement. C’est plutôt un compte d’épargne dans lequel vous pouvez effectuer des placements :
Les cotisations appartiennent au souscripteur (généralement, les parents), tandis que les subventions et le rendement appartiennent au bénéficiaire (l’enfant). Lorsque le bénéficiaire est inscrit dans un établissement d’enseignement postsecondaire admissible pour des études à temps plein ou partiel, le souscripteur peut faire une demande de retrait.
Il existe deux types de retraits pour financer les études :
Les retraits pour les études postsecondaires (EPS) ne sont pas imposables, car le souscripteur n’avait pas obtenu de déductions fiscales lorsqu’il avait cotisé les sommes dans le REEE. Il n’y a pas de limite de retrait pour les EPS.
De leur côté, les retraits provenant d’un PAE sont imposables au nom de l’enfant. Cependant, avec le crédit d’impôt pour frais de scolarité et les revenus généralement faibles d’un étudiant, il ou elle payera peu ou pas d’impôt. En 2023, les retraits d’un PAE sont limités à 8 000 $ pour un étudiant inscrit à temps plein ou à 4 000 $ pour un étudiant à temps partiel au cours des 13 premières semaines d’études. Ensuite, le bénéficiaire peut demander le retrait complet du REEE sous forme de PAE.
Comme on l’a vu dans ce guide, le véhicule d’épargne le plus avantageux au Canada pour épargner pour les études postsecondaires de votre enfant est le REEE. Ce dernier permet entre autres d’épargner jusqu’à 50 000 $ par enfant et d’obtenir de généreuses subventions du gouvernement. De plus, ce compte d’épargne-études est une excellente occasion de donner à votre enfant un bon départ dans la vie, considérant le coût élevé des droits de scolarité et des frais de subsistance.
Le Régime enregistré d’épargne-études (REEE) est un compte qui permet d’épargner jusqu’à 50 000 $ pour les études postsecondaires de votre enfant et d’obtenir des subventions gouvernementales.
Pour obtenir l’entièreté des subventions gouvernementales, vous devez cotiser une somme de 2 500 $ par année dans le REEE. Le cas échéant, vous pouvez aussi effectuer une cotisation de rattrapage par année civile.
Les 3 types de compte REEE sont : REEE individuel, REEE familial et REEE collectif.
Il y a plusieurs avantages à cotiser au REEE, notamment : aider votre enfant avec le coût élevé des études postsecondaires, faire croître des placements à l’abri de l’impôt, obtenir de généreuses subventions, etc.
Les paiements d’aide aux études (PAE), constitués des subventions et du rendement, sont imposables au nom de l’enfant. Comme le revenu d’un étudiant est généralement faible, la charge d’impôt sera faible, voire nulle dans certains cas.
Le REEE a un plafond cumulatif à vie de 50 000 $ pour un bénéficiaire. Pour obtenir l’entièreté des subventions gouvernementales, vous devez cotiser une somme de 2 500 $ par année dans le REEE.
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