Il y a quelques années, j’ai commencé à entendre parler des pays se terminant par « stan », comme le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, et bien sûr l’Ouzbékistan.
Les voyageurs à petits budgets en parlaient comme étant de superbes destinations qui étaient encore authentiques. En 2021, je suis allée à l’Expo universelle à Dubaï et, en visitant les pavillons de ces pays, j’ai eu un énorme coup de cœur pour les destinations présentées.
De plus en plus d’agences organisent des voyages de groupe en Ouzbékistan ou une combinaison avec un pays voisin pour vivre une expérience culturelle sur la fameuse route de la soie.
Leur durée, qui est généralement entre 17 et 22 jours, est suffisante en y incluant le transport au départ du Canada. Nous avons croisé énormément de groupes provenant majoritairement d’Europe ou d’Asie de l’Est.
Par exemple, l’entreprise G Adventures offre l’itinéraire « Highlights of Uzbekistan », un circuit de 10 jours en petit groupe qui explore les lieux incontournables de l’Ouzbékistan, y compris Tachkent, Samarcande, Boukhara et Khiva. Ce circuit bien planifié inclut l’hébergement, les transports et des guides expérimentés.
À partir de 2049 $ CA par personne, cette formule permet de découvrir le pays de façon abordable, sans avoir à se soucier de la logistique du voyage.
De notre côté, nous avons préféré faire ce voyage de manière indépendante. Avec l’aide d’un livre de voyage et de blogues, il fut facile d’établir un itinéraire. Malgré la barrière de la langue, les déplacements entre les villes étaient simples et la réservation d’hôtels via les plateformes n’a causé aucun problème.
Voici notre itinéraire de 17 jours en Ouzbékistan, incluant une brève excursion de deux jours au Tadjikistan :
Tachkent, la capitale grouillante du pays, mérite bien qu’on s’y attarde un jour ou deux. Malgré les opinions mitigées des voyageurs sur la ville, nous avons trouvé qu’elle valait la peine d’être visitée pour son côté plus moderne que le reste, pour son bazar qui était le plus grand et impressionnant, et pour les bonnes adresses variées où se restaurer.
Les endroits à découvrir sont : Chorsu bazar, les stations de métro de la ville, la tour de télévision pour la vue panoramique au sommet, l’hôtel Ouzbékistan, la rue Sayilgoh et le parc qui l’entoure, la mosquée Minor et l’ensemble de bâtiments Hast Imam.
Pour notre seconde journée, nous avons pris un chauffeur privé afin de se rendre dans la région du Chimgan et du lac Charvak où les gens de la ville viennent pour une escapade en nature. Deux montagnes gardent leurs remonte-pentes ouverts à l’année pour pouvoir admirer les sommets et randonner.
Au lac Charvak, il est possible de faire du VTT, de monter à cheval, de sauter en parapente, de se baigner ou simplement d’admirer le paysage. Il n’est pas possible de se rendre dans la région en transport en commun.
Mieux vaut réserver avec une agence ou trouver un chauffeur pour la journée. La location de voiture est possible, mais déconseillée, car les règles de la route ne sont pas respectées.
La vallée de Fergana est la région des artisans. Vous y trouverez donc plusieurs ateliers d’artistes, ouverts au public, afin de les observer à l’œuvre et d’en apprendre davantage sur les produits locaux.
La région, qui est beaucoup moins touristique que les villes de Samarcande, Boukhara et Khiva, offre donc une expérience plus typique, sans les énormes bus de tours organisés. Fergana nous a servi de point central, car c’est la plus grande ville et l’offre d’hébergement et de restauration est plus importante.
À partir de cette ville, vous pouvez vous rendre à Marguilan pour découvrir les ateliers de confections de la soie. Le plus connu est la Fabrique Yodgorlik où vous pourrez observer les techniques à la main et industrielles. Nous avons toutefois préféré la visite gratuite de l’atelier qui s’appelle simplement Silk Factory, qui était plus intime et beaucoup plus chaleureuse.
À Rishtan, ce sont des ateliers de céramiques qui vous charmeront. Vous y verrez toutes les étapes de fabrication et les artistes peintres à l’œuvre. Une bonne adresse à retenir est celle de l’atelier de Rustam Usmanov, qui vous accueille gratuitement dans un lieu enchanteur.
À Choust, il y a un atelier de fabrication de couteaux. Toutefois, la ville est plus éloignée de Fergana et nous avons plutôt choisi de nous rendre à Kokand pour son Palais de Khudayar Khan et sa mosquée Juma.
La ville de Khiva est complètement au bout du pays, mais la distance en vaut la peine. Se balader dans cette cité aux allures de château de sable grandeur nature provoque un réel effet « wow ».
La beauté de la ville est indéniable autant le jour que le soir venu où elle s’illumine. La facilité de se balader à pied à l’intérieur des murs fortifiés rend sa visite franchement agréable.
La passe touristique, valide pour deux jours, regroupe presque toutes les attractions. Ces deux journées seront suffisantes pour voir une bonne partie de bâtiments.
Je vous conseille une troisième journée pour explorer avec une agence les forteresses du désert aux alentours de Khiva. L’agence Islambek Travel est une bonne option à prix compétitifs pour faire cette escapade d’un jour, qui peut être combinée avec un transport vers votre prochaine destination.
Boukhara nous charme avec ses ruelles qui sont comme des labyrinthes. Sa vieille ville est très animée et il est agréable de s’y promener en soirée. Plusieurs restaurants et boutiques sont réunis autour de la piscine artificielle du Lyabi Houz.
Boukhara est la ville où nous avons découvert les meilleurs restaurants. On fait rapidement le tour de ses attractions et je dirais que deux jours suffisent pour tout voir.
Ne manquez pas la mosquée Kalon ainsi que son minaret, les coupoles marchandes (ancien bazar servant d’espace commercial), la citadelle Ark, ainsi que les madrasas Mirzo Ulugbek et Abdul Aziz Khan.
Trois bains hammams sont aussi présents dans la ville et il est possible de faire un atelier de forgerie au Blacksmith workshop. Une petite boutique fait déguster des vins de pays assez surprenants.
J’ai lu à quelques reprises de garder Samarcande pour la fin, car ses monuments sont particulièrement magnifiques et y commencer pourrait rendre le reste du voyage décevant.
Il est vrai que le célèbre Shah I Zindah n’a rien à envier aux autres, de même que le Registan qui saura vous émerveiller autant le jour qu’en soirée lors de son spectacle son et lumière.
Attendez-vous toutefois à partager ces attractions avec beaucoup d’autres touristes. Il vous faudra arriver tôt pour éviter les foules sur vos photos. Outre ces attractions, vous pourrez visiter des mosquées et des madrasas, mais elles n’auront pas le cachet des précédentes.
Il y a aussi un observatoire astronomique, qui à mon avis, ne vaut pas le prix demandé. Samarcande est plus étalée que Boukhara et Khiva. Il vous faudra parfois prendre des taxis entre les attractions, ce qui n’est pas un réel problème considérant qu’ils coûtent environ 1 $ par course sur l’application Yandex. D’excellents restaurants sont aussi présents dans la ville.
De plus, Samarcande est un bon point de départ pour se rendre au Tadjikistan visiter la région des sept lacs en tour d’un jour ou pour y passer une nuit. Aucun visa n’est nécessaire pour les Canadiens.
La frontière se trouve à un peu plus d’une heure et vous pouvez vous y rendre pour 8-10 $ en taxi. Engagez un chauffeur de l’autre côté de la frontière pour faire le trajet entre les lacs en voiture. Pour une solution plus simple, passez par une agence qui prendra tout en charge.
Une autre aventure populaire est de se rendre dans le désert de Kyzylkum pour dormir dans une yourte et randonner dans les monts Nourata. Sachez toutefois que l’expérience des yourtes est plutôt une tradition des peuples nomades mongole ou kazakh alors que les Ouzbeks étaient sédentaires.
Le réseau ferroviaire dessert bien les villes principales, et c’est à mon avis la meilleure façon de voyager dans le pays. Les trains de différentes catégories passent tous par les mêmes gares et sont faciles à réserver via l’application nationale.
Certaines villes touristiques sont desservies par des trains rapides appelés Afrosiyob. Vous devrez toutefois réserver tôt, car ils sont souvent pleins plusieurs jours d’avance.
Personnellement, nous réservions nos transports entre trois et 10 jours à l’avance et les Afrosiyob n’étaient jamais disponibles. Les trains ont des sièges réservés et vous pouvez visualiser vos places lors de la réservation sur l’application Uzrailwaystickets.
Sachez que les Sleeper et les Coupe sont des lits avec draps fournis. La différence entre les deux est que les lits dans le Coupe sont dans des cabines fermées de quatre lits, alors que les Sleeper sont une grande aire ouverte.
Des vendeurs de nourriture circulent dans les allées lors du trajet et il y a des toilettes dans chaque wagon. Nos trains sont tous partis à l’heure.
Concernant les vols internes, quelques aéroports régionaux sont présents, desservis par Uzbekistan Airways. Les vols internes sont une bonne option pour atteindre les villes plus éloignées, comme Khiva ou pour revenir rapidement à Tachkent. Ils ne sont toutefois pas aussi économiques que le train.
Pour les courtes et moyennes distances, plusieurs options existent. L’application Yandex fonctionne de la même façon qu’Uber et permet donc de commander un taxi et payer toutes ses courses par carte de crédit sans avoir à négocier de prix et sans se soucier de la barrière de langue.
Les prix sont ridiculement peu chers, c’est-à-dire entre 1 et 2 $ pour des courses de quelques kilomètres, alors qu’un trajet de 75 min nous a coûté moins de 10 $. C’est donc une option que nous avons utilisée quasi quotidiennement.
Les autres options sont les taxis privés qui fonctionnent à la négociation, sans taximètre. Les taxis partagés pour lesquels vous devrez aussi négocier et attendre qu’il soit plein pour qu’il parte.
Il y aussi des minibus partagés qui sont très économiques, mais qui s’arrêtent sans cesse et roulent à tombeau ouvert!
Nous avons réservé tous nos hébergements via les plateformes Booking et Expedia. Attention toutefois, si vous comptez payer en points : regardez bien les modalités de paiement avant de réserver. Lorsque c’est écrit « Aucune carte de crédit nécessaire », le paiement se fait souvent en argent comptant sur place.
Nous avons trouvé l’application Expedia plus commode lorsque les options avec carte étaient limitées. Expedia donne généralement le choix entre payer au moment de la réservation par carte ou à l’arrivée. Les options n’étaient pas aussi flexibles sur Booking. Tous les hébergements étaient conformes aux annonces.
Voici quelques applications pratiques pour un voyage en Ouzbékistan :
En faisant nos recherches pour les pays de l’Asie centrale, nous avons vite réalisé que la plus grosse dépense serait les billets d’avion. Étant une destination peu connue des Canadiens, il n’y pas de vol direct et les prix varient entre 2 000 $ et 2 500 $ par billet.
Le prix total du voyage est ensuite balancé par les faibles coûts à destination. Toutefois, nous savions que notre objectif visait surtout à amasser des points pour les billets d’avion. Nous avons été naturellement vers un programme de fidélité que nous connaissions bien, soit Aéroplan.
Le compte de mon conjoint est déjà combiné au mien (avec le partage familial) et nous avions chacun une Carte Visa Infinite* TDMD AéroplanMD, dont le bonus de bienvenue a grandement aidé à l’accumulation des points nécessaires.
Nous avons ensuite fait plusieurs de nos achats en ligne plutôt qu’en magasin, en passant par le portail de la eBoutique Aéroplan. Finalement, s’étant pris un peu à la dernière minute, il nous manquait des points au moment de réserver. J’ai donc fait un transfert de Points-Privilèges American Express vers Aéroplan.
J’avais accumulé ces Points-Privilèges avec la Carte CobaltMD American Express. Le transfert est gratuit, pratiquement instantané, et le taux est de 1 pour 1.
Pour les salons d’aéroport, l’autre carte qui a été notre meilleure alliée pour ce voyage fut la Carte AventuraMD CIBC Visa Infinite* que chaque membre du couple possède. Celle-ci nous fait bénéficier gratuitement de quatre entrées dans les salons d’aéroport à l’international via l’application Visa Airport Companion.
Pour notre départ de Montréal, nous avons visité le salon Banque Nationale avec notre fidèle carte Mastercard World Elite de Banque Nationale qui y donne un accès illimité.
Étant donné que notre itinéraire comportait deux escales avant d’arriver à destination, les passes ont été bien utiles. Nous avons aussi fait le choix d’étirer nos escales le plus possible en choisissant les plus longues, de sorte que nous sommes sortis visiter trois villes en plus, avant notre destination finale.
Nous avions une mini impression de faire un tour du monde en nous arrêtant dans deux villes européennes et à Istanbul au retour. Nous avons adoré cette astuce qui a diversifié notre voyage!
Pour faire baisser le coup de l’hébergement, ce sont encore les points Aventura de la CIBC qui nous ont aidés. Pour ce faire, il n’est pas obligatoire de passer par leur site, nous avons donc utilisé nos sites habituels de réservation, soit Booking et Expedia et, alors que la transaction était en attente, nous avons pu appliquer les points dessus. Il faut s’assurer que la transaction est en dollars canadiens et toujours en attente pour que cela fonctionne.
De plus, il y a régulièrement des promotions où cela coûte moins de points. Durant l’été où nous avons planifié le voyage, il y avait une promotion où l’on pouvait payer nos réservations d’hôtel en utilisant moitié moins de points. Les destinations qui étaient donc programmées ont été vraiment économiques en points. Les autres ont été réservées au taux régulier dernière minute.
Comme mentionné plus haut, le hic avec l’Ouzbékistan est que plusieurs hôtels avaient la mention « Aucune carte de crédit nécessaire pour la réservation ». Cela compliquait les choses, car cela avait pour conséquence que les hôteliers désiraient se faire payer comptant ou encore acceptaient la carte sur place, mais la transaction était alors en monnaie locale.
CIBC Aventura, de même que RBC Avion Récompenses permettent aussi de se payer des activités avec les points. Des offres étaient disponibles dans les grandes villes comme Boukhara, Samarcande, Tachkent, c’est donc une option à garder en tête, particulièrement si l’on désire un guide pour la journée.
Chaque fois que je mentionnais que je partais en Ouzbékistan, on me répondait : « Où? ». Ce pays asiatique est bordé majoritairement par le Kazakhstan et le Turkménistan. De manière plus large, je dirais que c’est au nord de la péninsule arabique, au sud de la Russie, à l’ouest de la Chine et à l’est de la mer Caspienne. La capitale du pays est Tachkent.
Depuis quelques années, plusieurs des pays « Stan » ont éliminé le visa d’entrée pour les visiteurs, ce qui a grandement contribué à l’augmentation du tourisme. L’Ouzbékistan est donc ouvert aux Canadiens, de même qu’aux Français, sans visa pour les voyages de 30 jours et moins.
Le gouvernement canadien attribue le niveau de risque le plus faible pour le pays, soit de prendre des mesures de sécurité normales. Il est donc très sécuritaire d’y voyager, et ce, même de manière indépendante.
La langue principale est l’Ouzbek, mais, comme c’est une ancienne nation de l’URSS, le russe y est aussi très répandu. Le tourisme commençant juste à prendre son essor, il est difficile de se faire comprendre en anglais. Les guides, parlants anglais ou français, en profitent donc pour demander le fort prix. Sachez toutefois que les Ouzbeks sont habitués à utiliser des applications de traduction pour se faire comprendre.
La monnaie du pays est le Sum et sa valeur est faible. Vous obtiendrez environ 9000 sums pour un dollar canadien. Il est facile de les retirer dans les guichets automatiques avec nos cartes canadiennes. Les dollars américains sont aussi acceptés, mais beaucoup moins courants. Il n’est pas garanti que vous aurez votre change en dollar. Ils sont toutefois une bonne option si on approche de la fin du voyage et que l’on ne veut pas retirer de nouveau. Certains guichets permettent de retirer des dollars américains.
Le paiement par carte était assez répandu, mais je ne pourrais pas dire que c’était accepté partout. Les transports, les restaurants haut de gamme et moyen de gamme, une majorité d’hôtels, et plusieurs attractions touristiques acceptaient le paiement par carte. Nous avons utilisé Visa et Mastercard, mais n’avons pas tenté American Express.
Avec la carte, il fut plus difficile de payer des guides indépendants (hors agence), dans les bazars, dans certains hôtels, les artisans et dans les kiosques de nourriture de rue.
Des kiosques de cartes SIM sont présents à l’aéroport de Tachkent et ouverts 24 heures par jour. Les prix sont dérisoires. Nous avons payé moins de 6 $ pour une 44 Go, 1500 SMS et les appels illimités, le tout valide pour 30 jours.
Vous pouvez aussi vous tourner vers les eSIM qui ont l’avantage de ne pas vous faire perdre de temps à l’arrivée, mais les prix sont loin d’être aussi compétitifs. À titre d’exemple, Airalo propose pour trois jours, 3 Go pour 13,50 $.
Les étés ouzbeks sont très chauds, c’est la canicule, alors que les hivers sont froids. Il est conseillé de visiter le pays au printemps ou à l’automne. Nous y sommes allées en octobre et les températures variaient entre 21 et 28 degrés le jour, pour descendre autour de 12-18 degrés en soirée. Le climat est assez semblable d’une ville à l’autre dans le pays et la pluie est rare. On nous a dit qu’il y a 300 jours de soleil par an, et la pluie est majoritairement concentrée de décembre à avril.
Nourriture : on mange très bien en Ouzbékistan. La viande rouge cuite sur charbon de bois est à l’honneur. C’est un excellent endroit pour manger de l’agneau à un prix abordable. Vous trouverez facilement des brochettes de viandes, des somsas (similaire à une empanada), des mantis (comme un gros dumpling) et leur plat national de Plov (un riz aromatisé avec de la viande et des légumes). Les restaurants avaient tous une carte impressionnante de salades et de soupes. Les Ouzbeks sont un peuple sédentaire depuis longtemps et les produits frais provenant de l’agriculture sont nombreux.
Les prix pour des repas sur le pouce au bazar ou dans les stands de rue tournent autour de 2 $, alors que les restaurants les plus chics vous serviront un repas deux services incluant un breuvage pour environ 20 $. Sachez toutefois que la religion est majoritairement musulmane et que, même s’il est facile de commander de l’alcool au restaurant, nous n’avons pas vu de porc sur les menus.
L’Ouzbékistan est une destination idéale si vous avez envie de :
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