Le Palais des congrès de Montréal a tenu l’événement virtuel MTL Reunion qui a rassemblé des acteurs de l’industrie événementielle et des affaires du monde entier afin de s’exprimer sur les enjeux et les défis d’aujourd’hui et de demain.
Un événement animé d’une main de maître par Rebecca Makonnen, journaliste et animatrice du magazine culturel Esprit Critique à ICI ARTV, et ouvert par un mot de bienvenue de:
Nous avons pu voir lors de ces derniers mois que les industries sont fortes, réactives. Elles ont su renouveler leurs offres en étant plus flexibles, plus connectées. Elle devront penser à leur empreinte sur l’environnement et continuer à développer des technologies pour sortir du lot.
La conférence nous intéressant surtout, était celle de L’industrie de l’aviation mondiale et ses défis et a réuni 4 acteurs majeurs du secteur:
Cette conférence avait pour but de montrer la résilience de chacun, la mise en place des mesures efficaces et de traiter des solutions pour le futur qui pourraient permettre un retour aux affaires pour l’industrie de l’aviation et l’industrie touristique de Montréal.
Nous avons ainsi pu découvrir que, selon l’étude MHL menée à l’Aéroport International de Toronto (YYZ) sur 13 000 personnes arrivant au pays, plus de 99 % des participants ont obtenu un résultat négatif à la suite de leur test de dépistage de la COVID-19, alors que moins de 1 % ont reçu un résultat positif.
Parmi ces derniers, plus de 80 % des cas positifs ont été détectés au dépistage initial, le reste l’ayant été au dépistage du jour 7. Aucun résultat positif n’a été relevé par le dépistage du jour 14.
Une bonne nouvelle qui vient appuyer les requêtes des acteurs des industries auprès du gouvernement fédéral et agences de santé publique. Tous demandent un assouplissement sur la durée de la quarantaine de 14 jours avec la mise en place de tests rapides de dépistage de la COVID dans tout le pays afin de permettre une relance de ces secteurs. En misant par exemple sur une réduction à 7 jours grâce à ces tests.
Ils pensent que ces mesures redonneront confiance aux touristes et les encourageront à revenir participer aux activités locales pour faire repartir l’économie du pays.
Nous en saurons plus après les résultats du projet pilote mené avec les tests de dépistage rapide à YYC qui commencera le 2 novembre prochain.
L’année dernière, le tourisme d’affaires était des plus lucratifs puisqu’il représentait souvent entre 55 et 60 % des revenus annuels des établissements d’hébergements touristiques. La clientèle internationale sera visée car elle a tendance à séjourner plus longtemps et sera donc au coeur des campagnes promotionnelles futures.
50 % des événements ont été redéployés sur la prochaine année. Des congrès sont en passe d’être signés. La situation est correcte. Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal
50 % des événements ont été redéployés sur la prochaine année. Des congrès sont en passe d’être signés. La situation est correcte.
Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal
Les déplacements internationaux sont actuellement sur pause. Mais cela ne veut pas dire que les voyageurs ne veulent plus se déplacer ou visiter. Ils l’ont démontré cet été en allant visiter les autres provinces du Canada. Et parmi ces voyageurs, 10 % étaient des familles. Un indicateur montrant que les familles étaient présentes au rendez-vous localement.
Nous avons d’ailleurs participé à cela en mettant de l’avant les établissements au Canada, et dans lesquels de nombreux membres de la communauté milesopedia ont séjourné.
Même si les voyages sont appelés à diminuer dans le futur immédiat, il est confiant que les voyages d’affaires reprendront vers le printemps-été 2021.
Enfin, un autre point, évoqué: l’environnement. L’arrivée de ce virus a eu l’effet d’accélérer des projets verts plus en accord avec. Selon M. Lalumière, l’engouement pour les voyages rapides doit diminuer afin d’alléger notre empreinte carbone liée aux déplacements.
La ville de Montréal est vue comme un immense terrain de jeux aujourd’hui et doit repositionner son image pour les touristes de demain. La ville tente séduire encore plus les Français avec son bien-être urbain et son aspect « Riviera » par la présence de son fleuve.
Enfin une future campagne devrait cibler la ferveur des jeunes voyageurs pour relancer l’attractivité de la ville, les jeunes étant moins craintifs avec la COVID-19:
La marque va être adaptée. L’emphase se fera sur la durée du séjour, la qualité du voyage. Séjourner plus longtemps, profiter davantage et diminuer son empreinte carbone. Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal
La marque va être adaptée. L’emphase se fera sur la durée du séjour, la qualité du voyage. Séjourner plus longtemps, profiter davantage et diminuer son empreinte carbone.
Les voyageurs étrangers seront encouragés à laisser de côté les escales à l’aéroport, pour les remplacer par un séjour à Montréal de quelques jours par exemple afin de visiter nos magnifiques régions aux alentours comme l’Estrie, les Laurentides ou Québec et leur faire découvrir toutes les offres de loisirs disponibles.
Le Palais des Congrès a présenté son protocole sanitaire PROGRES pour Programme de Reprise Opérationnelle Générateur de Rassemblements et d’Evénements Sécuritaires.
Ce protocole a été mis en place afin de redonner confiance aux touristes d’affaires et montrer que les évenements pourront reprendre en toute sécurité et de manière responsable lorsqu’ils seront prêts, avec les mesures sanitaires suivantes:
Mentionnons aussi que l’Aéroport International Montréal-Trudeau YUL a reçu une nouvelle accréditation internationale en septembre dernier attestant de la qualité des mesures sanitaires déployées à l’aéroport.
Le programme « Voyagez en toute confiance à YUL » vient compléter une premiere accréditation reçu et montre qu’il est performant à offrir un environnement sain autant aux passagers qu’aux employés du réseau.
Nous avons d’ailleurs pu le constater de nous-même lors d’un récent voyage.
L’aéroport Montréal-Trudeau (ADM) est une plaque tournante, en temps normal, pour le trafic des passagers que ce soit par les vols intérieurs, transfrontaliers et internationaux et qui a accueilli plus de 20 millions de passagers l’année dernière (+4,5 % vs 2018)!
Avec la COVID-19, l’impact a été brutal avec une diminution de 90 % du traffic de passagers. Tout est fermé, très tranquille. Philippe Rainville, PDG Aéroports de Montréal
Avec la COVID-19, l’impact a été brutal avec une diminution de 90 % du traffic de passagers. Tout est fermé, très tranquille.
Philippe Rainville, PDG Aéroports de Montréal
Selon lui, les moyens financiers ne seront pas les mêmes l’an prochain: les augmentations de tarifs seront minimisés (billets, surtaxes aux frais aéroportuaires).
Le dernier communiqué de presse de ces derniers jours indiquait une augmentation des frais d’améliorations aéroportuaires (FAA) de 30 $ à 35 $ à compter du 1er février 2021 par exemple.
De plus, l’aéroport met l’accent sur le grand projet du Réseau express métropolitain (REM) qui devrait voir le jour en 2021 avec les premiers départs sur le segment Rive-Sud/Gare Centrale pour finir de se mettre en place en 2023.
Le service sera ouvert 20 heures par jour, 7 jour sur 7 et permettra de traverser la ville afin de se rendre par exemple à l’Aéroport International Montréal-Trudeau en 20-25 minutes (2023). Le REM permettra de faciliter le déplacement des 13 000 personnes travaillant au sein de l’aéroport ainsi que de tous les voyageurs.
Toutefois, ces prédictions de relier le REM à l’ADM pour 2023 étaient sans compter la crise. YUL ayant été durement touché par une activité plus que stoppé, et ne recevant aucune aide gouvernementale, devra attendre le rétablissement de ses finances: ce projet pourrait prendre 2 ans de retard au minimum. Il se poursuivra en mode planification pour le moment.
À l’heure actuelle, un VIP pour l’aéroport est un voyageur qui peut se payer un stationnement. On souhaite que demain, un VIP soit une Very Integrated Person qui aidera à maximiser les infrastructures. Philippe Rainville, PDG Aéroports de Montréal
À l’heure actuelle, un VIP pour l’aéroport est un voyageur qui peut se payer un stationnement. On souhaite que demain, un VIP soit une Very Integrated Person qui aidera à maximiser les infrastructures.
ADM compte beaucoup sur un financement obtenu par le gouvernement afin que ce projet d’infrastructure verte et moderne soit relancé.
Rappelons que l’ADM a du se départir de 30 % de ses salariés fin août 2020, du fait du report des dates d’ouverture des frontières canadiennes et du maintien de la quarantaine obligatoire.
Du côté d’Air Canada, Mark Galardo pense quant à lui que la reprise des activités de l’industrie aérienne doit reprendre et doit être soutenue par les gouvernements qui sont actuellement absents.
Air Canada est le plus grand transporteur aérien du Canada. L’entreprise a lancé plus de 40 lignes aériennes dans le monde et a contribué au renouveau de la ville de Montréal. On doit selon lui en revenir là.
On doit se rebatir, Air Canada va redevenir un champion international. Mais ça prend un vaccin pour revenir à la normale pour retrouver notre traffic d’antan. Mark Galardo, Vice-président, Planification du réseau et Alliances, Air Canada
On doit se rebatir, Air Canada va redevenir un champion international. Mais ça prend un vaccin pour revenir à la normale pour retrouver notre traffic d’antan.
Mark Galardo, Vice-président, Planification du réseau et Alliances, Air Canada
En attendant, Air Canada cherche à rassurer ses clients. Notamment avec SoinPropre+ pour voyager en toute confiance, ou bien une assurance-gratuite couvrant la COVID-19.
Côté technologie, on comptera demain davantage sur la biométrie, une manière d’offrir une expérience de voyage sécuritaire et pratique afin de limiter les contacts et permettre l’identification numérique.
La biométrie est aujourd’hui bien utilisée dans le monde comme à Londres par exemple, avec l’utilisation du téléphone intelligent comme moyen de vérifier le billet et l’identité du passager avec un scan facial.
La biométrie permettra d’accélérer les processus d’enregistrement, de vérification d’identité aux boutiques d’aéroports et de contrôle aux frontières (eGates) au départ comme à l’arrivée à votre destination, de manière sécurisée et efficace. Cette technologie serait plus fiable que la numérisation des empreintes digitales et permettrait de lutter contre la fraude.
M. Oliveira pense à l’avenir et n’attend que la reprise comme les autres. Il est certain qu’elle sera là pour 2022-2023.
On doit reprendre les voyages en avion, la connection entre les gens et les entreprises. L’aviation se reprendra et on reviendra plus fort que tout. Luis Felipe de Oliveira, Directeur général, Conseil international des aéroports
On doit reprendre les voyages en avion, la connection entre les gens et les entreprises. L’aviation se reprendra et on reviendra plus fort que tout.
Luis Felipe de Oliveira, Directeur général, Conseil international des aéroports
Les voyages ne seront certes plus les mêmes, un peu comme après les attentats du 11 septembre 2001. Les aéroports, la façon de voyager, le monde sera différent. Les mesures sanitaires sont là pour rester afin de sécuriser les voyageurs.
La Ville de Montréal et l’industrie de l’aviation prône la résilience et espèrent un retour progressif au niveau de 2019 dans les années à venir, mais il faudra être patient.
L’UNWTO qui est l’Organisation mondiale du Tourime annonce une année 2021 très difficile et prévoit un retour du tourime international principalement au troisième trimestre.
Ce déclin sans précédent a des conséquences sociales et économiques dramatiques et met en danger des millions d’emplois et d’entreprises. Zurab Pololikashvili, Secrétaire général de l'OMT
Ce déclin sans précédent a des conséquences sociales et économiques dramatiques et met en danger des millions d’emplois et d’entreprises.
Zurab Pololikashvili, Secrétaire général de l'OMT
L’ensemble des acteurs de l’industrie du tourisme et de l’aviation tente de travailler coude à coude afin de ramener une confiance envers le voyage et que les voyageurs se sentent en sécurité à tous les niveaux.
Des indices permettent d’entrevoir une année 2021 de reprise. Mais il faudra attendre 2022 voire 2023 pour retrouver le niveau d’avant COVID-19. IATA estime même que ce ne sera pas avant 2024.
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