Découvrez quelles sont les possibilités pour utiliser des points et milles afin de voyager dans un Boeing 747.
Chaque mois ou presque, les compagnies aériennes annoncent les derniers vols de leurs Boeing 747, connu dans le monde de l’aviation comme la « Reine des Cieux » ou « Queen of the Skies » ou encore « Jumbo Jet ».
Reconnaissable d’entre tous par sa bosse à l’avant du fuselage, le Boeing 747 est intimement lié avec l’explosion du tourisme dans les années 1970 et permettait aux compagnies aériennes d’amener davantage de passagers d’un hub à un autre hub, tout en diminuant les tarifs, popularisant ainsi le voyage aérien tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Un hub aérien est un aéroport au sein duquel une compagnie aérienne décide de concentrer ses activités: c’est une plateforme de correspondance. Des avions court et moyen courriers de faible capacité permettent d’alimenter cette plateforme en passagers pour les vols longs-courriers.
À l’époque de sa sortie, en 1970, cet avion pouvait en effet contenir 2 fois et demi plus de passagers que les appareils existant alors. Il aura fallu attendre l’arrivée de l’Airbus A380 à la fin des années 2000 pour voir le B747 être détrôné comme « Paquebot des airs ».
Pourtant, le B747 conserve un « je-ne-sais-quoi » qui suscite de l’émotion pour quiconque jette ses yeux dessus, néophyte… ou AvGeek.
Cet appareil fut présent partout dans le monde: plus de 1500 avions ont été livrés depuis ses débuts.
Mais la réalité économique reprend le dessus: cet avion, quadriréacteur, est particulièrement gourmand en kérosène. Il s’est vu être concurrencé non seulement par l’Airbus A380… mais également par différentes versions du Boeing 777 qui ont progressivement atteint des capacités similaires, tout en étant bi-réacteurs donc plus économes.
La plupart des B747 finissent donc leur jours dans des « cimetières d’avions », servant en pièces détachées les appareils encore exploités. Comme par exemple ici à Victorville en Californie:
Toutefois, Boeing a tenté de résister à Airbus en modernisant son appareil avec la version B747-8 et qui a trouvé quelques preneurs (une centaine d’appareils livrés).
Mais que ce soit le B747-8 ou l’A380, ces géants des airs sont particulièrement menacés d’extinction. Les compagnies aériennes s’adaptent au marché qui n’est plus d’hub à hub, mais de ville à ville (ou hub à ville).
Les constructeurs aériens ont bien compris cette tendance et s’efforcent de répondre à la demande grâce aux appareils de nouvelle génération: le Boeing 787 Dreamliner et l’Airbus A350.
Le concept des liaisons hub à hub perd, petit à petit, de sa superbe pour laisser place aux liaisons ville à ville.
Par exemple, grâce à la venue du B787 Dreamliner, Air Canada est en train de progressivement changer son modèle d’affaire: Toronto Pearson (YYZ) reste le hub historique de la compagnie. Toutefois, de nouvelles lignes se font jour depuis Montréal, Vancouver et Calgary, permettant aux passagers de directement rejoindre leurs destinations sans transiter par Toronto. Les exemples de Montréal – Shanghai et Montréal – Tokyo sont là pour illustrer cette réalité.
Cela permet également à la compagnie de mieux répondre au marché américain pour rejoindre l’Asie.
Qui dit liaison ville à ville, dit appareil de plus faible capacité. Exit donc les Boeing 747 et Airbus A380, devenus très difficiles à remplir.
Air France, bien connue à Montréal pour avoir positionné pendant de nombreuses années ses Boeing 747, a retiré la Reine des Cieux en janvier 2016. Un moment important pour moi, AvGeek: j’ai immigré au Canada à son bord, en 2011, dans le « nez » (classe affaires grâce aux milles Flying Blue). Et n’ai pas manqué une occasion de voyager à son bord lorsque possible.
Les observateurs d’avions – spotters – de 55e Avenue – Montréal ont pu capturer des images magnifiques du Jumbo Jet. Si vous aussi vous êtes passionnés par le monde de l’aéronautique, je vous invite à consulter le groupe facebook de 55e Avenue!
La liste des compagnies qui ont retiré – ou vont retirer prochainement – le B747 de leur flotte est longue: United (7 Novembre 2017), Delta (fin 2017), Eva Air (2017), Garuda Indonesia (2017), Cathay Pacific (Octobre 2016), ANA (2014), Singapore Airlines (2012), Japan Airlines (2011).
British Airways vient également d’annoncer par la voix du CFO du groupe IAG que le retrait des premiers B747 débutera en 2021 pour se finir d’ici février 2024.
Alors, comment voyager aujourd’hui à bord d’un Boeing 747 et graver dans votre tête un souvenir d’un temps bientôt révolu?
Dans les années à venir, vous aurez davantage de chances de voyager sur la nouvelle version, le B747-8, que sur les anciennes versions (B747-400/ER). Le problème étant que les compagnies opérant le B747-8 se comptent sur les doigts d’une main: Lufthansa, Air China et Korean Air!
Et on ne va pas se le cacher: quitte à voyager une dernière fois sur le 747, autant le faire en classe affaires ou en première… la classe économique n’étant pas des plus confortables!
Voici notre tour d’horizon des possibilités sur les différentes alliances aériennes.
Pour les compagnies aériennes membres de Star Alliance ci-dessous, votre programme de fidélité prédilection sera American Express Points-Privilèges. Le programme de récompenses phare d’American Express permet en effet de transférer ses points-privilèges vers des milles du programme de récompenses Aéroplan au taux de 1 pour 1. la Carte de Platine entrepriseMD d’American Express offre par exemple 75 000 points-privilèges et l’accès à de nombreux salons.
Les milles Aéroplan vous aident à obtenir des primes sur des compagnies Star Alliance. Fort heureusement, 2 compagnies aériennes se démarquent: Air China et Lufthansa qui font partie des 3 compagnies aériennes à exploiter la version passager du B747-8. De même, la compagnie thaïlandaise, Thai, exploite encore des 747.
Pour 70 000 milles Aéroplan l’aller-simple, vous pouvez vous offrir le luxe de voyager en Première Classe. Matthieu a utilisé en début d’année ses milles Aéroplan pour un vol de dernière minute sur un B747-8 de Lufthansa entre Frankfurt et Boston. Qui plus est… dans le nez de l’avion.
Seulement, pour voyager en première classe sur Lufthansa avec les milles Aéroplan, impossible de s’y prendre plus de 14 jours avant le départ, date à laquelle Lufthansa rend disponible ses sièges aux compagnies partenaires.
Astuce: si vous voulez tenter votre chance pour voyager en Première sur Lufthansa, réservez votre billet par la technique de l’aller-simple. Ainsi vous pourrez modifier seulement une partie de l’itinéraire si des disponibilités venaient à apparaître sur Aéroplan, 14 jours avant votre départ. Dans le cas plus haut, Matthieu avait utilisé 55 000 milles Aéroplan pour revenir d’Europe en classe affaires sur Swiss. La veille de son départ, des sièges ont été libérés. Cela lui a coûté 15 000 milles de plus (et des frais de changement + taxes supplémentaires) mais l’expérience en vaut largement la chandelle. Regardez mon retour d’expérience en Première Classe sur Lufthansa.
Attention, seuls les B747-8 de Lufthansa ont une première classe.
Lufthansa opère généralement ses B747 sur les lignes suivantes (source: Travelcodex):
Contrairement à Lufthansa, Air China vous permet de réserver la Première Classe à n’importe quel moment. Cela tombe bien, car Air China est redevenu disponible sur Aéroplan après 2 ans d’absence.
Voici les routes desservies par ses 747-8
Voici un exemple de disponibilité sur Aéroplan pour un vol entre New-York (JFK) et Beijing, plusieurs mois en avance. Affaires et Première sont disponibles:
Le coût? Dérisoire ! Seulement 7$ de taxes. 75 000 milles en classe affaires et 105 000 milles en première classe (aller simple).
Air China – Classe Affaires – Aéroplan Air China – Première Classe – Aéroplan
Alors certes, le produit (tant soft que hard) n’est pas à la hauteur de Lufthansa, mais pour les faibles taxes cela s’envisage!
La compagnie thailandaise Thai opère encore de nombreux 747. Mais les routes changent fréquemment (les appareils alternent entre A380, B777 et B747).
Voici quelques exemples sur lesquels chercher:
Vous pouvez très bien envisager prendre un 747 de Thai lors d’un mini-tour du monde. Voici deux exemples:
Entre Hong-Kong et Bangkok pour un vol moyen-courrier avec des disponibilités tant en affaires qu’en première.
Les taxes sont faibles (ne prenez pas en compte le nombre de milles: il faut intégrer cela dans un billet mini-tour du monde):
Voici un autre exemple entre Munich et Bangkok en première classe:
Pour consulter des reportages de voyages sur Thai en B747, c’est par ici sur Flight-Report !
Pour les compagnies aériennes ci-dessous, membres de Oneworld, votre programme de récompenses de prédilection sera American Express Points-Privilèges. Le programme de récompenses phare d’American Express permet en effet de transférer ses points-privilèges vers des milles Avios de British Airways Executive Club au taux de 1 pour 1 (contrairement à nos voisins du Sud pour qui le taux est inférieur). De plus, il y a fréquemment des bonus de conversion de l’ordre de 25-35%. La carte ci-dessous offre par exemple 40 000 points-privilèges et est gratuite la première année.
Il est également possible d’obtenir des milles Avios via RBC Récompenses ou la carte de crédit RBC British Airways.
Chez Oneworld, seules British Airways et Qantas opèrent encore le B747.
Le problème étant que les surcharges transporteurs peuvent être décourageantes. De plus, la Première classe de British Airways est souvent classée comme « la meilleure des classes affaires » (comprenez: elle n’est pas au niveau des autres Premières Classes). Et la classe affaires est vraiment en deçà de ce que l’on peut retrouver chez d’autres compagnies. Regardez mon retour d’expérience en Première Classe sur British Airways.
Il est également possible d’utiliser les milles Alaska Airlines pour réserver sur ces deux compagnies (ce qui est particulièrement intéressant avec Qantas et la politique d’un arrêt autorisé).
Sur quels itinéraires volent les 747 de British Airways? La compagnie nous a simplifié les choses en listant les villes desservies au départ de Londres.
Voici un exemple de tarif au départ de New-York JFK vers Londres.
68 000 miles avios en Première Classe (50 000 miles avios en Classe affaires) avec beaucoup de surcharge (environ 650$ CAD). Pour en savoir plus sur le programme de récompenses British Airways Executive Club, c’est par ici.
Pour consulter mon reportage de voyages sur British Airways en B747, c’est par ici !
À l’instar d’Air Canada citée plus haut, Qantas a commandé beaucoup de Boeing 787. Mais elle opère également des A380… ce qui a pour conséquence de faire sortir progressivement de la flotte ses B747. 2019 est l’année qui marquera la fin des 747 dans la compagnie australienne.
Il est ainsi de plus en plus difficile de voyager vers l’Australie en 747. La compagnie liste les destinations sur lesquelles le B747 est positionné.
*Cette route ne dispose pas de première classe et n’es pas disponible à l’achat sans un trajet vers / depuis l’Australie. Par contre, c’est une opportunité pour utiliser ses milles Alaska Airlines entre New-York et l’Australie avec un arrêt à Los Angeles! HT: Pointsfromthepacific
Voici un exemple de tarif entre Los Angeles et Brisbane sur un B747 de Qantas en économie avec 50 000 milles Avios:
Pour consulter des reportages de voyages sur Qantas en B747, c’est par ici sur Flight-Report !
Pour les compagnies aériennes ci-dessous, votre programme de récompenses de prédilection sera Marriott Bonvoy. Le programme de récompenses hôtelier permet en effet de transférer ses points vers des milles Korean Air SkyPass ou Flying Blue avec un bonus de 5 000 milles par tranche de 20 000 starpoints transférés! 20 000 starpoints = 25 000 milles.
Korean Air est la troisième compagnie qui détient des B747-8 dans sa flotte.
Voici des routes fréquemment desservies par les deux versions de l’appareil par Korean Air.
Pour un vol sur Korean Air entre Vancouver / New-York et Séoul, comptez entre 62 500 et 80 000 Korean Air SkyPass milles, aller simple, en basse saison (classe affaires / première classe). Voici le tableau des primes.
Voici l’exemple de tarif entre New-York et Séoul en Première Classe sur un 747-8.
Vous obtenir des milles SkyPass grâce au programme de fidélité Marriott Bonvoy (20 000 starpoints = 25 000 milles Korean Air SkyPass).
La version 747-8 étant flambant neuve, un vol en économie peut également s’envisager. L’aller simple entre New-York et Séoul ne coûte alors que 35 000 milles Skypass!). Et la disponibilité est remarquable.
Pour consulter des reportages de voyages sur Korean Air en B747, c’est par ici sur Flight-Report !
KLM prévoit de retirer d’ici 2020 ses 747-400 que nous voyons de temps en temps à Montréal durant les jours chargés de l’été. Les destinations desservies sont très aléatoires et de nombreux changements sont effectués par la compagnie.
Voici quelques idées de recherches pour un vol en 747 sur KLM:
Le programme de fidélité de KLM est Flying Blue. Vous obtenir des milles Flying Blue grâce au programme de récompenses Marriott Bonvoy (20 000 starpoints = 25 000 milles Flying Blue).
Voici un exemple de tarif entre Toronto et Amsterdam sur un B747 de KLM.
Pour consulter des reportages de voyages sur KLM en B747, c’est par ici sur Flight-Report !
Comme vous le voyez, il reste des possibilités pour voyager sur le Boeing 747. L’ayant fait à plusieurs reprises, je vous assure qu’il s’agit d’une expérience à vivre au moins une fois et si vous le pouvez en classe affaires ou Première Classe: le « Graal des Avgeeks » étant de voyager dans le nez de l’appareil.
C’est une expérience unique.
La plupart de ces voyages sont possibles grâce aux cartes American Express Points-Privilèges (à l’exception de Cobalt) (et des transferts vers les programmes de récompenses Aéroplan ou British Airways Executive Club), ainsi que les cartes American Express Marriott Bonvoy (et les transferts vers les programmes de récompenses Korean Air SkyPass, ou Flying Blue).
Vous trouverez toutes les cartes en fin d’article.
Si l’histoire du B747 vous passionne, je vous invite à lire ces différents articles:
Les économies, c’est par ici :