Si vous avez suffisamment joué avec les moteurs de recherche des compagnies aériennes ou avec Google Flights, vous avez peut-être remarqué des prix bizarres lorsque deux itinéraires contiennent exactement le même vol, mais que celui qui comporte un segment supplémentaire est moins cher.
Vous pouvez donc être tenté de réserver le vol le moins cher et de vous débarrasser du segment dont vous n’avez pas besoin pour arriver à votre « vraie » destination à une fraction du prix. Cette pratique est appelée skiplagging (ville cachée ou ticket jetable).
La tarification des billets d’avion est très complexe, mais elle repose principalement sur l’offre et la demande ; le coût n’est pas basé sur le nombre de segments ou la distance parcourue, mais principalement sur la popularité de l’origine et de la destination.
De même, les vols avec correspondance sont moins intéressants que les vols directs. Ainsi, un vol Montréal-Toronto-Vancouver est moins intéressant qu’un vol sans escale. Par conséquent, ces derniers seront plus chers.
Autre exemple : Le Japon peut être beaucoup plus tendance que le Viêt Nam pour les mêmes dates, comme en avril pour les fleurs de Sakura. Tokyo étant une plaque tournante centrale pour les passagers se rendant au Viêt Nam, les compagnies aériennes pourraient avoir plus de mal à remplir ces vols Japon-Viêt Nam.
Par conséquent, la tarification reflétera ce fait en vous donnant un prix inférieur lorsque votre destination est le Vietnam, même si vous embarquez sur le même vol Montréal-Tokyo que les passagers à destination du Japon.
D’un point de vue économique, il peut être judicieux de réserver le vol Montréal-Vietnam et de descendre au moment où l’on est censé prendre son vol de correspondance pour Tokyo.
Le skiplagging est également possible pour les billets primes, comme l’on peut remarquer ici :
Bien que cela puisse sembler facile, les stratégies de skiplagging comportent des risques importants.
Tout d’abord, lorsque vous ne vous présentez pas pour un segment de votre itinéraire, les étapes restantes sont automatiquement annulées.
Dans les deux captures d’écran suivantes, les segments de Montréal à San Jose sont identiques sur les deux itinéraires. Cependant, les vols pour le Costa Rica au départ de Toronto sont nettement moins chers qu’au départ de Montréal.
Si vous prévoyez d’embarquer et de débarquer uniquement à Montréal, puisque c’est là que vous vivez et que vous voulez retourner, vous risquez d’être stupéfait à l’aéroport lorsque la compagnie aérienne annulera tout votre billet parce que vous ne vous êtes pas présenté pour votre premier segment, de Toronto à Montréal.
En tant que no-show, aucune indemnisation ou assurance voyage ne vous sauvera parce que vous avez manqué votre vol (dans ce cas, intentionnellement).
Et si vous preniez un bus pour Toronto, que vous commenciez l’itinéraire comme prévu mais que vous ne descendiez qu’à Montréal pour le retour, parce que l’annulation du dernier vol n’aurait pas d’importance ?
Cela peut fonctionner si vous ne voyagez qu’avec des bagages à main, car les bagages enregistrés seront envoyés à votre destination finale. Là encore, vous pouvez être contraint d’enregistrer votre bagage à main dans certains avions, ce qui pourrait jouer en votre défaveur.
Cependant, nous n’encourageons pas ce type de pratique de skiplagging car, même si elle n’est pas illégale, vous violez le contrat de transport que vous avez signé avec la compagnie aérienne lorsque vous avez acheté votre billet.
Il n’y a pas d’endroit où se cacher lorsqu’on parcourt un itinéraire complet sur la même compagnie aérienne. Mais il y a eu des cas de retour d’expérience où des passagers ont pu embarquer sur un vol de correspondance alors qu’il s’agissait d’une compagnie aérienne différente de celle qui assurait l’étape sautée.
Nous ne le répéterons jamais assez, ce comportement n’est pas recommandé car rien ne vous soutient en cas de problème et vous allez à l’encontre de votre contrat d’achat.
En outre, chaque fois que vous prenez l’avion, vous devez remplir les conditions d’entrée en voyage pour l’endroit où vous êtes censé vous rendre. Sinon, ils ne vous laisseront même pas embarquer sur le premier segment. Par conséquent, si vous n’avez pas l’intention de vous rendre au Viêt Nam mais que vous souhaitez descendre à Tokyo, l’embarquement peut vous être refusé si vous n’avez pas de visa valide.
Enfin, étant donné que de nombreux changements d’horaire peuvent entraîner une nouvelle réservation, soit à l’avance, soit à la dernière minute en raison des conditions météorologiques, ils peuvent vous envoyer sur la ligne Montréal-Dubaï-Ho Chi Minh s’il y a un problème avec la correspondance à Tokyo ! Leur responsabilité est de vous amener à destination !
Comme nous l’avons vu précédemment, le risque immédiat de ce type de pratique est l’annulation de votre itinéraire et la perte éventuelle de vos bagages. Toutefois, même si cela n’est pas techniquement illégal, les conséquences peuvent être plus importantes. Les compagnies aériennes ne sont pas d’accord avec cette pratique et elles ont le dernier mot.
Si l’on consulte les règles de transport d’Air Canada, on peut lire ce qui suit :
« Billetterie à coupons perdus » : Le fait d’utiliser un prix aller-retour pour un aller simple. « Billetterie tangente » : Le paiement d’un prix d’un point précédant l’origine du passager ou jusqu’à un point au-delà de sa destination réelle. Les clients ne doivent pas acheter un ou plusieurs billets, ou utiliser les coupons de vol de ces billets, de façon à obtenir un prix inférieur au prix applicable.
« Billetterie à coupons perdus » : Le fait d’utiliser un prix aller-retour pour un aller simple.
« Billetterie tangente » : Le paiement d’un prix d’un point précédant l’origine du passager ou jusqu’à un point au-delà de sa destination réelle. Les clients ne doivent pas acheter un ou plusieurs billets, ou utiliser les coupons de vol de ces billets, de façon à obtenir un prix inférieur au prix applicable.
Les compagnies aériennes n’aiment pas ce genre de pratique car elles perdent des revenus, et le siège que vous avez jeté aurait pu être vendu à quelqu’un d’autre. Si l’on considère les choses sous cet angle, il est logique qu’elles se tournent vers des stratégies de surréservation pour minimiser les pertes éventuelles liées aux sièges vides.
La collecte de points dans le cadre du programme de fidélisation de la compagnie aérienne est une récompense en échange d’informations ; ces dernières permettent de suivre vos habitudes et de détecter les comportements de skiplagging.
De plus, si vous achetez un autre billet au départ de votre ville cachée à peu près au même moment, il se peut qu’ils le remarquent !
Par exemple, supposons que vous ayez réservé un billet Montréal-Tokyo-Ho Chi Minh. Quelques jours après votre arrivée à Tokyo, vous avez une réservation Tokyo-Sapporo sur All Nippon Airways qui apparaît dans votre profil Aéroplan parce que vous vouliez créditer les points à cet endroit.
Étant donné que la compagnie aérienne dispose d’un pouvoir de gérance en ce qui concerne ses activités et les personnes à qui elle les propose, vous pouvez :
Le but du skiplagging est d’économiser de l’argent ou des points sur votre billet d’avion, mais comme il comporte des risques (parfois très lourds), il vaut mieux se tourner vers d’autres stratégies très efficaces comme l’utilisation de points.
Il est assez facile d’obtenir des points grâce à un bonus de bienvenue avec une carte de crédit ou en optimisant nos dépenses organiques. Les vols sont devenus plus chers, mais les offres sont aussi plus élevées que jamais !
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Bien que le skiplagging ne soit jamais encouragé, il se peut que vous deviez manquer un vol pour de nombreuses raisons (endormissement dans un salon, maladie soudaine, urgence familiale, etc.) Il y a de fortes chances que cela passe inaperçu si cela ne se produit qu’une seule fois, mais si vous continuez à le faire ou s’ils peuvent prouver que vous l’avez intentionnellement voulu, vous risquez de rencontrer de nombreux problèmes.
Obtenir des points est un moyen beaucoup plus durable d’épargner pour voyager plus et mieux !
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