Déjà revenue. Tant de temps à lire sur le pays, à choisir des régions, à discuter en famille de directions à prendre ou délaisser, à calculer et amasser les points requis. Et c’est maintenant terminé.
Mais pas tout à fait. Il en reste ce qui s’est imprégné. N’est ce pas?
L’impression première à chaud est celle de l’histoire de Mandela et de l’Apartheid puis des discussions qui ont suivies sur le sujet avec deux guides et un chauffeur sud africains. Rajik, résident de Bo-Kaap, descendant d’esclave, Thabo, habitant d’un Township de Capetown qui a connu l’Apartheid et Solo, de descendance zoulou, résident de Soweto. J’y reviendrai.
Mais d’abord, un coup de cœur pour le musée de l’Apartheid à Johannesburg. Un des plus intéressants qu’il m’ait été de visiter… pour 10 Rands : son architecture, son jardin dénudé qui porte à la réflexion, ses expositions permanente et temporaire qui nous relatent les faits. Avec des films d’archives, des photos, des aménagements d’espaces parfois dur à voir mais nous en sommes avisés. Avec aussi ce message de résilience et d’espoir laissé par Mandela qui débouche sur cet appel à la réconciliation entre blancs et non-blancs. Un héritage à l’échelle planétaire.
Un avant-goût du musée: ce billet qui vous indique que vous avez été choisi au hasard pour entrer par la porte des blancs ou non-blancs.
Puis l’île de Robben Island, dont les rivages et la vue sur la Table Mountain sont beaux à fendre l’âme et dont on voudrait oublier qu’elle fut l’endroit où des centaines de prisonniers uniquement noirs ont été détenus pendant de nombreuses années, notamment pour avoir manifesté contre le gouvernement en place. Mandela certes pendant 18 ans, et combien d’autres.
Notre guide de la prison, a vécu lui-même l’expérience pendant cinq ans à l’âge de 20 ans. Il avait participé à une manifestation étudiante et fut arrêté avec un de ses amis âgé de 13 ans. Prisonniers politiques.
Et le tout s’est tramé dans un décor d’une grande beauté en toile de fond.
Mon Afrique du Sud à moi est d’abord humaine et culturelle puis nature et animale. J’y ai appris de Rajik, Solo et Thabo que malgré les apparences, ils considèrent qu’il fait bon vivre dans leur quartier ou townships puisque tous se connaissent, qu’il y a un esprit de communauté, que les panneaux solaires qu’ils ont installés pallient aux délestage d’électricité et que l’école est gratuite et possible pour tous jusqu’à la fin du secondaire. A certains endroits cependant, les toilettes ne seraient pas connectées à un système d’égout.
Il y a aussi issus de ces townships, des collectifs de femmes artistes qui vendent leurs produits. Je leur ai acheté un superbe tableau.
Mais j’ai aussi vu en route vers le Parc National d’éléphants ADDO, des townships près desquels je n’aurais pas voulu m’arrêter, même de jour. Avec des feux de circulation saccagés à chaque coin de rue et des pancartes : « Danger de hijacking, ne pas s’arrêter “ : on a compris le message. Le jour de notre passage, il y avait une manifestation d’une centaine de personnes qui frappait l’une contre l’autre de grosses bouteilles en plastique en scandant des paroles que nous ne comprenions pas. La police était là. Le ranger du parc national croit qu’il s’agissait peut-être d’une manifestation contre les coupures d’eau potable.
Justement en parlant d’eau potable. Nous avons dû annuler notre réservation d’échange de maisons par points (Home Exchange) à Port Alfred à cause de cette raison. Quelques heures d’eau potable seulement allouée aux trois jours. Tout est rationné lorsque les réserves d’eau de l’aqueduc sont à 5%.
J’ai ensuite appris dans mes discussions qu’il avait été difficile pour Thabo de se retrouver lors de l’abolition de l’Apartheid le seul noir dans une classe de blancs. La patronne de sa mère, une blanche, l’avait invitée à inscrire son fils dans cette école. Il se rappelle avec amertume l’intimidation vécue. Thabo déplore encore la difficulté d’accéder à l’Université faute de moyens pour les habitants des townships. Avec un taux de chômage qui frôle le 30% en Afrique du Sud, peu d’élus, en effet.
Thabo est celui des trois qui est le plus nostalgique de l’époque de l’élection de Mandela où tous les espoirs avaient été permis. Il convient que les choses ne sont plus comme avant mais que la vraie égalité prend beaucoup plus de temps qu’espérée.
Vu de l’intérieur, Soweto serait sécuritaire selon Solo, de descendance zoulou et qui parle encore la langue quotidiennement. Il ne s’y promènerait pas seul le soir mais ne le ferait pas ailleurs dit-il.
Il ajoute être fier des tours guidés organisés dans son patelin car Soweto a beaucoup à offrir. Il me regarde incrédule lorsque j’apporte un argument de voyeurisme.
Enfin, il est étonné quand je lui fais remarquer qu’au Canada nous ne pourrions nous promener avec des gens debout ou assis dans la boîte d’une camionnette.
Puis, il se ravise: “C’est vrai que c’est dangereux”.
Rajik est le plus combatif des trois.
Habitant de Bo-Kaap, descendant d’esclave, il organise et participe à des protestations contre la gentrification de son patelin et l’arrivée d’Airbnb.
Guide engagé, il nous fait découvrir l’histoire de Bo-Kaap telle que vécue par son peuple. Il connaît et salue tout le monde du quartier pendant la visite, notamment une femme dans la soixantaine qui se dirigeait vers une manifestation Rajik est celui qui nous amené dans une maison privée entendre un petit concert live de musique musulmane laquelle récemment encore, ne pouvait se jouer qu’à la mosquée.
Il nous a servi le thé et fait goûter les pâtisseries encore chaudes préparées par des femmes de sa collectivité.
Mon Afrique à moi parle ensuite nature et animaux. Audrey et Jean-Maximilien ont abondamment couvert le sujet avec leurs magnifiques photos. Je crois que le parc Kruger leur a permis de voir davantage d’espèces animales que nous. Mais nos deux sorties aux parcs Addo et Krama Gamma ont été agréables, particulièrement la première. Dans le cas de parcs nationaux, préparez-vous à avaler des kilomètres.
Il y a des dizaines et dizaines d’opportunités d’observer les bêtes en Afrique du Sud: des parcs nationaux, des réserves privées, certaines avec hébergement richissime, d’autres plus humbles, des réserves de chasse ! Et des centres de réadaptation pour animaux blessés ou dont l’ancienne vie s’était déroulée au cirque. Ceux-ci sont nourris et n’ont pas à chasser. Vous aurez le choix. Mais les occasions sont nombreuses. La visite des pingouins à Cape point est par ailleurs charmante et nous avons eu en même temps l’occasion de voir nos premières autruches et babouins.
Puis il y a les incontournables à visiter pour les touristes:
Enfin, une note sur la route des jardins qui nous a semblé avoir un plus joli nom que ce qu’elle avait à offrir. Il est vrai que nous n’avons pas eu l’occasion d’arrêter au parc Tsitsikamma qui nous aurait intéressés notamment pour son pont suspendu, ni à la forêt des singes. Nous avions alors tous nos bagages dans la mini-van et avons décidé de ne pas tenter le diable.
La route donc, entre Capetown et Knysna est agréable mais sans plus. Des forêts, des champs avec moutons et vaches, des éoliennes, deux profils de girafe et d’éléphant esseulés. La route devient plus intéressante lorsqu’on entre dans la ville de George qui borde l’océan indien.
Alors. maintenant, voici ce que le voyage m’a coûté: 3 240,36 $ pour 19 jours en Afrique du Sud et à Zurich!
Difficile à croire? Voici le détail.
Les cartes de crédit m’ont permis de sauver de l’argent sur:
Les cotisations aux cartes de crédit ont donc représenté la majeure partie de mes dépenses de voyage: 1 239 $
Pour accumuler les 150 000 milles Aéroplan nécessaires à ce billet d’avion en classe affaires, cela m’a pris:
Pour les 100 000 points nécessaires à l’hébergement dans des hôtels Marriott Bonvoy:
Pour pouvoir dépenser sur ma carte de crédit sans frais de conversion:
Notez qu’il existe également la Carte Visa Infinite Passeport Banque Scotia ou la Carte Mastercard HSBC World Elite qui ne facturent pas de frais de conversions (voir l’article sur ces 3 cartes de crédit ici).
Mes 120 000 points Marriott Bonvoy obtenus grâce aux souscriptions à la Carte Marriott BonvoyMC American ExpressMD et à la Carte Marriott Bonvoyᵐᶜ Entreprise American ExpressMD, et aux dépenses effectuées dessus depuis plusieurs mois, ont couvert mes 18 nuits d’hôtels).
C’est notamment en lisant l’article de Jean-Maximilien sur les hôtels Marriott Bonvoy en Afrique du Sud que m’est venue cette envie soudaine d’accumuler des points Marriott!
L’hébergement m’a donc coûté 0 $.
Consultez cet article pour découvrir pourquoi la carte Marriott Bonvoy est la meilleure carte de crédit au Canada pour obtenir des nuits d’hôtel gratuites!
Tout d’abord, il y a les taxes d’aéroports payées en plus des 150 000 milles de mon billet prime Aéroplan en classe affaires. Comme j’ai voyagé avec Swiss, il n’y a eu aucune surcharge de transporteur.
Ensuite, j’ai pris deux vols intérieurs en Afrique du Sud. Ceux-ci ont été par la suite remboursés grâce aux points-bonis Scotia (il suffit d’appliquer les points sur la dépense-voyage).
Les taxes d’aéroports et autres billets d’avions m’ont donc coûté: 406.44 $
Consultez cette stratégie pour sauver de l’argent sur les billets d’avion grâce aux points des cartes de crédit!
Voyageant en classe affaires, l’accès aux salons d’aéroport était gratuit! J’ai donc pu accéder par exemple au salon Feuille d’Érable d’Air Canada à Montréal, au salon Swiss à Zurich ou bien Bidvest Premier à Johannesburg!
Autrement, j’aurais utilisé l’abonnement Priority Pass illimité fourni avec ma Carte de PlatineMD d’American Express.
L’accès aux salons d’aéroports ne m’a donc rien coûté.
Consultez cette stratégie pour accéder gratuitement aux salons d’aéroport grâce aux cartes de crédit!
L’épicerie et les restaurants (préférablement achetée avec la Carte CobaltMC American Express pour obtenir 5 points-privilèges par dollar) ont représenté une part importante de ce budget.
À cela se sont ajoutés quelques services de conciergerie et de blanchisserie.
Dans un prochain article sur mon reportage-photos quant à l’hôtel Protea Hotel Cape Town Mowbray, vous découvrirez comment j’ai bénéficié de 11 petits-déjeuners gratuits, sans être membre Platinum ou Titanium de Marriott Bonvoy! Suspense !
En tout, j’ai donc dépensé 581,42 $.
Consultez cet article pour savoir pourquoi la Carte Cobalt est la carte de crédit préférée du travel hacker au Canada!
Nous étions 5 personnes à partager la location du véhicule. Entre cette location, l’essence et le taxi aller-retour de l’aéroport.
Ma partie s’est élevée à 364 $.
Consultez cet article pour savoir comment économiser sur les assurances de location de voiture grâce aux cartes de crédit!
J’ai payé une partie de mes excusions et souvenirs (194,38 $) avec ma carte American Express Or de la Banque Scotia. Mais vu que nous étions plusieurs, il était plus simple d’avoir du liquide. J’ai retiré pour l’équivalent de 500 $ en Rands.
Le coût total a donc été de 694,38 $.
Ouverture du dossier à la clinique, vaccins Hépatite A & B, Typhoïde et Malaria (ce dernier n’aurait pas été nécessaire car nous ne sommes pas allés à Kruger).
Le coût des vaccins a été de 424 $.
Bien sûr, ce budget pourrait être revu à la baisse, par exemple si vous ne désirez pas voyager en classe affaires. Il ne vous en coûterait alors que 90 000 milles Aéroplan en Classe Économique. Vous pourriez alors éviter de souscrire à la Carte de PlatineMD d’American Express à $699 et passer go sur les salons (à moins d’avoir d’autres accès avec la Carte Visa Infinite Passeport Banque Scotia par exemple).
L’Afrique du sud constitue un paradoxe en soi. Elle oppose ses abondantes beautés naturelles, flore et faune à la dureté des inégalités de l’après Apartheid encore trop récent. Scènes parfois malaisantes pour les riches que nous sommes, je parle ici des townships, et qui demandent une certaine vigilance de notre part pour demeurer en sécurité.
Mais disons-nous que les sud-Africains sont aussi fiers de leur pays et culture même s’ils aspirent à du meilleur. En cela, nous pouvons contribuer en partageant avec eux nos devises. J’ai adoré chacune de mes excursions pour lesquelles j’étais contente de payer de même que les hébergements et les services “à l’africaine” y étant reliés. Un personnel dont le service n’est pas toujours empressé, selon nos normes nord-américaines, mais très courtois et désireux de bien faire. N’en prenons pas ombrage.
Je recommande donc cette destination sans réserve. Pour ses eaux et ses vagues, son ciel bleu, ses protea et koudous, ses vignobles, sa culture et la gentillesse de ses habitants.
Et puis, avant de terminer, je tiens à exprimer ma gratitude. Jamais au grand jamais, je n’aurais pu me payer ce voyage s’il n’avait été des points amassés avec les programmes de fidélité. Qui plus est, avec un vol en classe affaires. Je remercie tous les membres du groupe Facebook pour leurs précieux commentaires et stratégies, la garde rapprochée des Voisine composée de grands voyageurs et j’ai nommé Caroline, Frédéric et Jean-François et enfin les Voisine eux-mêmes. Merci Audrey, Merci Jean-Maximilien.
Voici tous les articles sur l’Afrique du Sud, disponibles sur milesopedia:
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