C’est « l’exploit » que mon épouse, notre bébé de vingt mois et moi avons réalisé en séjournant du 6 au 11 mai 2024 chez Cardo Roma, Autograph Collection. En réalité, il s’agit de la réouverture de l’hôtel autrefois désigné Sheraton Roma, comme suite à des rénovations majeures.
Au moment de réserver mes billets d’avion en septembre 2023, l’hôtel Cardo Roma, Autograph Collection n’apparaissait pas dans mes recherches sur le site Internet de Marriott Bonvoy. Il a commencé à faire son apparition au mois de février, alors je me suis mis à le surveiller pratiquement chaque jour pour espérer le réserver à bon prix. Quelques semaines plus tard, j’y ai réservé un séjour de 5 nuitées pour 240 000 points Marriott Bonvoy. Par la suite, j’ai mis ma réservation à jour à la baisse à trois reprises pour atteindre 217 000 points. Ce prix en points m’a paru raisonnable pour un marché comme Rome où les hôtels sont dispendieux, tant en argent qu’en points. J’étais également satisfait de son apparente localisation à proximité d’une station de métro.
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Arrivés de Florence à la station de train Roma Termini, nous avons emprunté la ligne B (bleue) du métro de Rome jusqu’à la station EUR Magliana. En termes de localisation, Cardo Roma, Autograph Collection, a le malheur d’être situé près de l’extrémité Nord du quartier EUR (acronyme pour Esposizione Universale di Roma) en plein cœur d’infrastructures autoroutières. Pour l’analogie, c’est comme si on construisait un hôtel en plein cœur de l’échangeur Turcot.
Pour se rendre à l’hôtel à pied depuis cette station, il ne faut surtout pas se fier à l’application Google Map, car elle suggère l’emprunt d’une bretelle d’autoroute dont le trottoir est impraticable en raison de la végétation qui y a repris ses droits. De plus, ce trottoir change de côté en plein centre de cette bretelle, ce qui force un changement de côté d’une autoroute à deux voies dans une courbe aveugle. Considérant la vitesse de circulation des automobiles à cet endroit, nous n’avons pas tenté la traversée et nous avons rebroussé chemin. L’itinéraire à privilégier, qui prend une vingtaine de minutes en empruntant le tunnel piétonnier au sortir de la station de métro, est celui-ci :
Une grande prudence est de mise, car des bouteilles en verre brisées jonchent les trottoirs faisant le tour des stades de soccer et de rugby et il n’y a pas de traverse piétonne sur la première traversée de Viale del Pattinaggio, qui constitue une bretelle de sortie d’autoroute.
Certaines lignes d’autobus passent à proximité de l’hôtel, mais, encore une fois, il est parfois nécessaire d’effectuer des traversées de bretelles de sorties d’autoroute afin de se rendre à un arrêt.
Une fois la dernière bretelle d’autoroute traversée, nous pouvons admirer l’imposant bâtiment que constitue l’hôtel Cardo Roma, Autograph Collection. Même si sa facture architecturale brutaliste trahit son âge réel, il a fraichement été repeint en blanc et il a fière allure. Nous marchons à travers l’imposant débarcadère de l’hôtel, qui n’est assurément pas fait pour accommoder les piétons, afin d’en arriver à la porte principale.
En entrant dans l’hôtel, nous constatons un bouquet de ballons ou le chiffre « 1 » est à l’honneur. Une musique douce, mais rythmée, et un parfum subtil nous envoûtent et nous font rapidement oublier tout ce qui se trame à l’extérieur. C’est plutôt chic, les meubles sont neufs, une fenêtre donnant sur le hall permet d’apercevoir les pâtes fraîches qui sèchent dans la cuisine du restaurant de l’hôtel. Les quatre huches mises en exergue sur le site Internet de l’hôtel sont magnifiques. La décoration, très réussie, rappelle la période Art Déco, dont le retour est en vogue dans l’industrie hôtelière. Les matériaux sont mieux choisis que chez Renaissance Porto Lapa, mais moins nobles que chez HoneyRose Montréal, a Tribute Portfolio Hotel (voir mes avis précédents).
Au comptoir d’enregistrement, nous sommes accueillis par un nombre imposant d’employées dont plusieurs sont toujours en formation. Les formalités d’enregistrement sont plutôt longues, notamment l’impression de nos passeports, mais on me remercie d’entrée de jeu pour ma loyauté à la chaîne (membre Titanium) et on m’offre les choix de cadeaux de bienvenue habituels. Je choisis les 10 euros de crédit par personne au bar / restaurant en compensation de l’absence d’un salon d’hôtel et les déjeuners pour deux adultes pendant la durée de mon séjour. On me confirme ensuite un surclassement en suite. Un jeune bagagiste nous aidera à transporter nos nombreux effets personnels jusqu’à notre chambre. Chose intéressante, la musique diffusée dans le hall d’entrée est également diffusée sur l’ensemble des étages et des machines distributrices de glaçons sont disponibles sur les étages ; une rareté en Europe.
La chambre qui nous a été assignée est la suite POP, une suite junior confortable et de bonne dimension dotée d’un très grand lit (king size) et d’un canapé-lit, dans laquelle on aura également placé un lit pour bébé. Elle présente une salle d’eau et une salle de bain avec douche sur pied, un bain dans la chambre à coucher, un coin repas avec un micro-ondes et un petit réfrigérateur, ainsi qu’un salon avec un espace à bureau. Encore une fois, tout est neuf. Les murs de la chambre et du salon sont revêtus d’un parement d’imitation de bois et ceux des salles de bain d’imitation de marbre, ce qui fait changement du traditionnel revêtement de placoplâtre mur à mur.
La chambre est à la fine pointe de la technologie en termes de domotique. Sur les tables de chevet de chaque côté du lit étaient posées des écrans tactiles servant à contrôler les lumières, la ventilation et les ventilateurs, les rideaux, le taux d’humidité, les téléviseurs … etc. Le hic ; un de ces écrans ne fonctionnait pas et l’autre à moitié. Voilà le genre de risque avec lequel on doit composer lorsque l’on séjourne dans un hôtel neuf, j’y reviendrai.
L’hôtel Cardo Roma, Autograph Collection présente un restaurant et deux bars. Le restaurant, nommé Vertici, sert une cuisine italienne typique, notamment des pâtes fraîches préparées sur place le jour même. Nous nous sommes laissé tenter par un énorme plat de pasta alla carbonara lors de notre dernière soirée à l’hôtel ; un délice !
Dans une section du restaurant se trouve le bar éponyme de type American Bar, qui présente une belle sélection de bières, notamment des bières de microbrasseries, ainsi que des vins locaux et des cocktails aussi intéressants que ingénieux. Lors de l’apéritif, les boissons sont servies avec trois plats de type tapas. Le tout étant assez copieux, nous étions suffisamment rassasiés pour sauter le souper, quitte à grignoter dans la chambre un peu plus tard en soirée.
L’hôtel étant isolé de toute forme de civilisation, les prix sont, malheureusement, conséquents.
Le bar de la piscine, Spectio Pool Bar, était toujours en rénovation au moment de notre séjour.
Le déjeuner est servi dans une grande salle attenante au restaurant Vertici ; il est offert aux membres ayant un statut élevé avec la chaîne Marriott Bonvoy et un invité. On ne nous a pas demandé de supplément pour un enfant de moins de deux ans.
Le déjeuner est constitué d’un buffet chaud servi sur un long comptoir de marbre. Les mêmes plats de viande et d’œuf sont servis chaque jour, ce qui devient redondant lors d’un séjour de cinq nuits. Les plats de légumes d’accompagnement sont offerts en rotation d’un jour à l’autre. Nous avons beaucoup apprécié les pommes de terre servies un matin, beaucoup moins les champignons sautés ou les tomates grillées servis les autres matins. Au bout du comptoir principal, un second comptoir présente une bonne sélection de pains à griller, de viennoiserie, de tartinades et de fromages. Deux autres petits comptoirs présentent des sélections de boissons chaudes ou froides.
La nourriture servie était correcte, sans plus. Nous aurions apprécié un court menu à la carte pour plus de variété.
L’hôtel dispose d’une imposante piscine surmontée d’une cascade. Malgré qu’elle était fonctionnelle au moment de notre séjour, nous n’en avons pas fait l’essai. En effet, comme nous étions uniquement à l’hôtel en soirée, préférant visiter les attraits de Rome en journée, la fraîcheur du début de soirée tôt au printemps a refroidi nos ardeurs.
En début de saison estivale, il doit être agréable de se prélasser sur la terrasse sous les immenses parasols tout en profitant de la piscine et ce que les deux bars de l’hôtel ont à offrir.
La salle d’entraînement de l’hôtel est de bonne dimension et suffisamment équipée pour plaire à tout le monde. Il est possible de laisser ses effets personnels dans un vestiaire. Des serviettes et des bouteilles d’eau sont mises à la disposition des utilisateurs.
Le quartier EUR, devait accueillir l’exposition universelle de Rome en 1942. Celle-ci devait célébrer les vingt ans d’accession au pouvoir Benito Mussolini et faire l’apologie du système politique fasciste. En raison de la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1945, l’exposition a été annulée, mais certains bâtiments dont la construction était prévue ont été achevés et ils servent aujourd’hui à différentes fonctions, notamment pour l’accueil de congrès. Par exemple, l’imposant Palais de la civilisation italienne a été converti en espace à bureaux et sert de siège à la marque Fendi. En bref, EUR est un imposant quartier de forme pentagonale qui est desservi par trois stations de métro et où toutes les grandes chaînes hôtelières cohabitent.
À proprement parler, il n’y a strictement rien autour de l’hôtel Cardo Roma, Autograph Collection. Outre le restaurant et les bars de l’hôtel, le seul point de restauration à proximité est un restaurant McDonald’s. Il se situe à une quinzaine de minutes de marche et il a l’avantage d’être ouvert 24 heures du 24, mais, une fois la nuit tombée, le trajet à pied est loin d’être invitant. Les quelques épiceries du quartier EUR sont à au moins 20 minutes de marche et ferment vers 18 heures, alors il faudra faire des provisions en conséquence avant d’arriver à l’hôtel. Les jeunes enfants pourraient apprécier le Lun EUR Park et ses manèges plutôt mignons, dont l’entrée est située tout juste à proximité du restaurant McDonald’s. Les voyageurs d’affaires pourraient apprécier la proximité de l’hôtel à divers centres de congrès ou sièges sociaux.
Séjourner dans un hôtel qui vient tout juste d’ouvrir vient avec un certain lot de pépins, notons :
Nous avons été bons joueurs, nous ne nous sommes pas plains outre mesure et n’avons pas demandé de compensation pour ces désagréments. Par contre, à la fin de notre séjour, nous étions assez las du mot « désolé » … Il y a fort à parier que tout est rentré dans l’ordre depuis.
Les jeunes familles cherchant un hôtel à proximité de l’aéroport Léonard-de-Vinci afin d’éviter le chahut de la Ville la veille d’un vol et profiter de sa majestueuse piscine y trouveront leur compte, de même que les voyageurs devant se rendre dans le quartier EUR pour affaires. Joindre l’aéroport en taxi prend environ 20 minutes et coûte un peu moins de 60 CAD. Un arrêt situé à la sortie de l’hôtel permet de joindre la station Villa Bonelli en autobus puis d’embarquer à bord d’un train régional vers l’aéroport. Considérant notre volume de bagages, notre niveau d’énergie et la faible différence de coût entre les deux options, nous avons opté pour le taxi au moment de quitter l’hôtel.
Cela dit, Cardo Roma, Autograph Collection, est magnifique et constitue un véritable havre de paix. Ses suites sont spacieuses, confortables et idéales pour les jeunes familles. Cependant, son isolement au milieu d’un enchevêtrement d’axes autoroutiers complique grandement la découverte des attraits touristiques de Rome. Comptez près d’une quarantaine de minutes pour vous rendre au Colisée et plus d’une heure pour vous rendre aux Musées du Vatican en transport en commun. L’hôtel aurait tout intérêt à offrir, au minimum, un service de transport vers la station de métro EUR Magliana afin de réduire les temps de trajet.
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